De l’amorçage à la prise de contrôle de pme matures en passant par la dette et l’infrastructure, ces derniers mois ont connu l’éclosion d’une multitude de fonds d’impact.
Avec 1,6 Md€ représentant 26 sociétés de gestion en 2018, l’impact investing constitue désormais un segment du private equity à part entière et pèse huit fois plus qu’il y a sept ans. Encore embryonnaire il y a quelques années, ce positionnement se fait une place de plus en plus visible dans le paysage à mesure que ses acteurs gagnent en crédibilité et que les préoccupations éthiques essaiment dans la finance main stream. Car si les premiers millésimes des véhicules impact atteignaient rarement plus de 30 M€, les fonds successeurs en ciblent deux à trois fois plus. « La taille du marché a vocation à doubler tous les deux ans », prédit Mathieu Cornieti, à la tête de la commission impact investing de France Invest, et président d’Impact Partenaires qui vient de lancer la levée d’un fonds de plus d’une centaine de millions d’euros devant faire doubler ses actifs sous gestion. Comptant également parmi les premiers arrivés sur ce créneau, Citizen Capital a réuni 43 M€ début 2017 pour son deuxième véhicule après une première levée de 22 M€ en 2010. La société de gestion cofondée en 2007 par Laurence Méhaignerie, spécialiste des questions de mobilité sociale, et Pierre-Olivier Barennes, ancien de Bridgepoint, est passée d’un tropisme purement social à une approche plus large englobant les problématiques environnementales. Le portefeuille de son deuxième fonds comporte ainsi aussi bien des participations dans le site de financement participatif de don contre don Ulule que dans la plateforme de formations en ligne dans les métiers du digital OpenClassrooms ou encore le spécialiste du mobilier made in France Camif, repositionné sur le e-commerce.
En mars dernier, le spécialiste de l’impact investing s’est diversifié sur le segment de l’amorçage avec le lancement de Citizen Capital Impact Initiative (CKI²), avec Allianz France, pour le moment unique souscripteur de ce FPCI pourvu de 18 M€, et qui cible un objectif de levée de 25 M€. De son côté, Alter Equity, créé en 2013 par Fanny Picard, a collecté, fin 2018, 55 M€ pour le premier closing de son deuxième fonds qui vise une taille finale de 70 M€ soit près de 70 % de plus que son premier millésime bouclé à 41,5 M€ en 2015. À l’instar de son prédécesseur, Alter Equity II investira dans des cibles qui combinent un objectif de rendement financier d’au moins 10 % à celui d’un impact positif sur l’intérêt général.