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Afrique #113 : Hydrosol Fondations, Choose Africa, Fidelity Bank, BBOXX...


| 2245 mots
Basée à Tunisie, Hydrosol Fondations se spécialise dans le sondage et l’identification des qualités mécaniques des sols, les travaux de fondation, les travaux spéciaux de renforcement, l’exécution des projets d’amélioration et de traitement des sols. - © Hydrosol Fondations

Basée à Tunisie, Hydrosol Fondations se spécialise dans le sondage et l’identification des qualités mécaniques des sols, les travaux de fondation, les travaux spéciaux de renforcement, l’exécution des projets d’amélioration et de traitement des sols. - © Hydrosol Fondations

BTP & génie civil : Hydrosol Fondations / Ginger / Tuninvest Sicar - Africinvest (Tunisie / France)

Détenu par EMZ Partners depuis un MBO bis en 2017, l’expert français de l'ingénierie de prescription Ginger se renforce au Maghreb, en s’emparant de l’intégralité du capital du tunisien Hydrosol Fondations, une société spécialisée en géotechnique et travaux spéciaux de fondation. En janvier 2020 (voir fiche opération sur CFNEWS), l’entreprise yvelinoise avait déjà acquis la participation minoritaire de 30 % de l’Union Bancaire pour le Commerce et l’Industrie (UBCI). C’est à présent auprès de Tuninvest, une Société d'Investissement à Capital Risque (SICAR) cotée à la bourse de Tunis et affiliée à AfricInvest, que Ginger rachète les titres restants (voir fiche opération). « Notre lien avec l’Afrique est fort puisque nous y travaillons depuis très longtemps, et nous sommes très  heureux  de  renforcer ce  lien  par  le mariage  avec  Hydrosol Fondations. Nos  valeurs  communes de  technique,  de qualité et  de proximité avec  Hydrosol Fondations vont nous permettre d’accélérer notre développement sur toute l’Afrique », a déclaré son président, Philippe Margarit. Cette transaction marque une nouvelle étape dans le développement de Ginger à l’international, et plus généralement dans sa stratégie de croissance externe, qui l’a vu réaliser neuf acquisitions depuis 2013. Présent en Algérie et au Maroc, le groupe aux 170 M€ de revenus en 2019 complète ainsi son réseau non seulement en Afrique du Nord, mais aussi en Afrique de l’Ouest francophone, Hydrosol Fondations opérant également à Alger (grâce à sa filiale Sol&Fondations), ainsi qu’à Abidjan, en Côte d’Ivoire (à travers sa filiale Hydrosol Afrique). Fondé en 1984 à Tunis, le leader tunisien de la reconnaissance géotechnique a connu ces cinq dernières années une forte croissance sur son cœur de métier. Outre le secteur de la construction de bâtiment, ses quelque 180 collaborateurs interviennent sur la plupart des projets infrastructurels d’envergure en Tunisie, qu’il s’agisse d’infrastructures routières, portuaires, de barrages ou d’ouvrages d’art. Grâce à ce rapprochement capitalistique, l’entreprise dirigée par Slaheddine Haffoudhi espère se développer sur de nouveaux segments sur lesquels Ginger est reconnu, comme l’environnement.

 

Nouveau fonds : Bridge Fund / Digital Africa / Choose Africa / Proparco (Afrique / France)

Choose Africa Résilience, un nouveau volet au service de l'initiative Choose Africa. - © Proparco

Choose Africa Résilience, un nouveau volet au service de l'initiative Choose Africa. - © Proparco

Trois ans après le discours de Ouagadougou au cours duquel Emmanuel Macron promettait un engagement fort de la France aux côtés des entrepreneurs africains, le continent demeure plus que jamais une priorité pour l’Agence de Développement Française (AFD). Preuve en est de la double initiative de Proparco, sa filiale dédiée au secteur privé. Cette dernière va tout d’abord mettre en œuvre un nouveau volet de financement baptisé « Choose Africa Résilience », afin de répondre aux besoins des TPE-PME africaines impactées par les crises sanitaire et économique liées à la pandémie. Dans le cadre de l’initiative Choose Africa, l’institution dirigée depuis 2016 par Grégory Clemente mobilisera de ce fait 1 Md€ supplémentaires sur la période 2018-2022, soit 3,5 Md€ au total. L’an dernier, elle avait déployé 750 M€ au bénéfice de 16 000 entreprises. Le processus est en passe de s’accélérer, puisqu’elle en est actuellement à plus de 2 Md€, et se trouve donc en avance sur le plan initial. Parmi les projets financés à ce jour par le programme, figure le prêt de 10 M€ co-financé par Proparco et Cofina, en mai dernier, afin de soutenir l'inclusion financière des TPE-PME et du secteur informel, au Sénégal et en Côte d'Ivoire. Choose Africa Résilience est financé grâce à une garantie de 160 M€ au groupe AFD, votée fin juillet par les parlementaires français, pour permettre au programme Choose Africa d’aller au-delà des mesures d’urgence accordées dès le mois de mars (moratoires, reports de créances). À travers ce nouveau volet, l’objectif de Proparco est de soutenir les entreprises africaines les plus fragiles, notamment celles du secteur informel, déjà confrontées d’ordinaire à des difficultés majeures d’accès à la bancarisation et au (re)financement. Sur cette enveloppe de 160 M€, 100 M€ seront utilisés pour offrir une garantie à 80 % à 125 M€ de prêts consentis par des banques locales à des TPE/PME de moins de 200 salariés, affectées par la crise. Le solde de garanties restantes permettra de garantir des financements à court terme consentis par des banques locales à des TPE/PME, des micro-prêts consentis par des institutions de microfinance ou des prêts directs de Proparco à des entreprises. Pour accroître son encours en faveur des sociétés du continent, le bailleur public français a également sollicité l’Union européenne, en levant auprès d’elle 100 M€ d’euros de garanties.

À cela s’ajoute, dans la cadre de l’initiative Digital Africa, le doublement de l’enveloppe destinée aux jeunes pousses numériques, qui passe de 65 à 130 M€, avec en particulier le lancement du fonds « Bridge by Digital Africa » (ou Bridge Fund). Celui-ci vise à apporter des prêts-relais à ces start-up en attendant qu’elles puissent reprendre leur processus de renforcement de leurs fonds propres. Ce nouvel instrument de « financement provisoire » fournira des tickets compris entre 200 K€ et 600 K€, pour une durée pouvant aller jusqu’à 24 mois, et qui seront co-financés par des investisseurs déjà actifs en Afrique. Prochaine ambition pour l’AFD et son bras armé : convaincre de purs investisseurs privés, tels que des compagnies d’assurance et des capital-investisseurs, que l’on peut investir en Afrique en étant rentable.

 

Services financiers : Fidelity Bank / AfricInvest (Ghana / Tunisie / Afrique du Sud)

AfricInvest acquiert une participation minoritaire dans Fidelity Bank Ghana Limited (FBG). - © Fidelity Bank Ghana/CFNEWS

AfricInvest acquiert une participation minoritaire dans Fidelity Bank Ghana Limited (FBG). - © Fidelity Bank Ghana/CFNEWS

Au terme de négociations exclusives - évoquées dès juillet par le média Jeune Afrique Business+ - le capital-investisseur panafricain AfricInvest fait son entrée au capital de Fidelity Bank (FBG), la quatrième banque du Ghana. Le montant n’a pas été divulgué, mais il s’agit d’une part minoritaire, n'excédant pas les 18 % jusque-là détenus par le sud-africain Kagiso Tiso Holdings (KTH). Réalisée via ses véhicules d’investissement AfricInvest Fund IV (dédié aux entreprises africaines de moyenne et grande capitalisation), et Financial Inclusion Vehicle (FIVE, tourné vers le secteur financier africain), cette transaction lui permettra de s’associer à Fidelity Bank « dans sa stratégie de transformation pour devenir un acteur clé de l’écosystème financier du Ghana  », selon Skander Oueslati, directeur des investissements d’AfricInvest. Le nouvel actionnaire de la banque commerciale privée créée en 1998 (initialement en tant que maison d’escompte) l’accompagnera « dans l’accélération de son programme de transformation numérique », et dans sa prochaine phase de développement, a souligné son directeur général, Julian Opuni. Ambitionnant de devenir l’une des trois principales institutions financières du pays, l’établissement ghanéen est majoritairement entre les mains d’Africa Capital, qui contrôle 37,83 % du capital. Offrant une gamme complète de produits et services dans le commerce de détail et les entreprises, la banque a réalisé au cours des neuf premiers mois de l’année en cours, un bénéfice en hausse à 28,5 M€ (200,3 MGHS) contre 26,4 M€ (185 MGHS) sur la même période en 2019.

 

EnR :  BBOXX / Fonds d’accès à l’énergie off-grid pour une amélioration de l’inclusion énergétique / BAD (RDC / Royaume-Uni / Afrique)

BBOXX opère aujourd'hui dans dix pays africains et s'est lancé récemment sur le marché asiatique, en commençant par le Pakistan. - © BBOXX

BBOXX opère aujourd'hui dans dix pays africains et s'est lancé récemment sur le marché asiatique, en commençant par le Pakistan. - © BBOXX

Le britannique BBOXX, spécialisé dans l’installation de kits solaires autonomes, obtient 3,3 M€ (4 M$) auprès du Fonds d’accès à l’énergie off-grid pour une amélioration de l’inclusion énergétique (FEI-OGEF), un véhicule mis en place par la Banque Africaine de Développement (BAD) pour étendre ses activités en République Démocratique du Congo (RDC). Les ressources collectées lui permettront plus précisément d’électrifier au solaire les provinces du Kivu, d’Ituri et de Tshopo, et ainsi d’avancer dans son contrat d’électrification de dix millions de Congolais au renouvelable d’ici 2024, signé avec le gouvernement en début d’année. Co-fondé en 2010 par Mansoor Hamayun, son actuel P-dg, celui qui se présente comme un énergéticien « nouvelle génération » a bouclé il y a un an une quatrième levée de fonds de 45,6 M€ (50 M$) menée par Mitsubishi Corporation auprès de fonds d’impact internationaux dont le luxembourgeois Bamboo Capital Partners, l’allemand DOEN Participaties, et un fonds de growth canadien MacKinnon, Bennett & Company (relire l’article BBoxx électrifie un quatrième tour sur CFNEWS). Le fournisseur d'énergie off-grid londonien avait par ailleurs fait entrer le français EDF au capital de sa filiale togolaise en 2018, à hauteur de 50 % (relire bulletin #25). Il avait également déjà bénéficié, en 2019, d’un investissement de 6,7 M€ (8 M$) environ du FEI-OGEF, destiné à étendre son activité de fourniture de kits solaires domestiques au Rwanda. Lancé en 2017, ce fonds a lui-même collecté 79 M€ (95 M$) en janvier dernier, en particulier 25 M€ (30 M$) auprès de la BAD qui le parraine, 12,5 M€ (15 M$) de capitaux propres et 1,7 M€ (2 M$) sous forme de facilité d’assistance technique de l’UE, ou encore 14 M€ (17 M$) apporté par la Banque allemande de développement KfW.

 

Étude : Les marchés financiers africains les plus attractifs (indice Absa Africa Financial Markets)

Absa Africa Financial Markets Index 2020 - © OMFIF

Absa Africa Financial Markets Index 2020 - © OMFIF

L'Official Monetary and Financial Institutions Forum (OMFIF), un think tank s'intéressant aux banques centrales, à la politique économique et aux investissements publics, vient de faire paraître l’édition 2020 de l’Absa Africa Financial Markets Index. Réalisé en partenariat avec Absa Group (ex Barclays Africa), l’une des plus grandes banques du continent, cet outil classe 23 marchés financiers africains en termes d’attractivité, en évaluant les pays selon six piliers (dont la profondeur du marché, l’accès aux devises ou encore la transparence du marché, environnement fiscal et réglementaire). En tête du classement, on retrouve l’Afrique du Sud (qui tire son épingle du jeu, malgré la forte dégradation des notes souveraines, grâce notamment à l’assouplissement cette année du contrôle de change), Maurice et le Nigeria, avec respectivement 89 points, 79 points et 65 points. Suivent ensuite le Botswana, la Namibie, le Ghana, le Kenya, le Maroc, la Zambie et l’Ouganda.

 

Et aussi...

  • Au Bénin, le français Canal+ vient de s'allier avec le fournisseur de systèmes photovoltaïques domestiques Qotto, dans l'optique de fournir aux populations la télévision alimentée au solaire, grâce à la distribution d'un kit complet (composé notamment d'un panneau solaire de 100 W), accompagné de décodeurs, de paraboles et d'un bouquet spécial.
  • La banque néerlandaise de développement (FMO) et le fonds égyptien Ezdehar Management ont chacun déboursé 12,5 M€ (15 M$), afin d'acquérir conjointement les 25 % de parts du britannique 8 Miles au sein d'Eagle Chemicals, une entreprise égyptienne de fabrication et de commercialisation de résines et produits polymères.
  • Au Kenya, le gouvernement s'apprête à lancer un fonds d'investissement de 16,7 M€ (20 M$) qui financera des projets agro-industriels portés par des jeunes, et qui sera mis en œuvre par le ministère de l'Agriculture dans le cadre d'un programme co-financé par la Banque Africaine de Développement (BAD).
  • En République Démocratique du Congo (RDC), le groupe tricolore Eranove, l'Association of Energy Engineer (AEE) et Gridworks (CDC Group) ont été choisis par le gouvernement comme soumissionnaires préférentiels pour la construction de systèmes solaires hybrides décentralisés, destinés à l'électrification des populations dans les villes de Bumba, Isiro et Gemana.
  • La France et l'UE financent des travaux de réhabilitation et d'extension de la station de traitement des eaux usées de Sud Méliane à Rades (dans le cadre d'un programme de dépollution de la Méditerranée), ainsi qu'un projet de réhabilitation d'un quartier de Mohamedia. Ce dernier s'inscrit dans le cadre d'un programme national plus vaste, doté d'un budget total d'environ 240 M€ dont 80 M€ de l'État tunisien, 70 M€ de la BEI, 60 M€ de l'UE et 30 M€ de l'AFD.
  • La Fondation L'Oréal et l'UNESCO viennent de dévoiler le palmarès de leur onzième Prix Jeunes Talent Afrique subsaharienne Pour les Femmes et la Science, qui récompense chaque année vingt chercheuses pour l'excellence académique de leurs travaux, dans des secteurs allant de la médecine à l'informatique, en passant par la biologie. Issues de seize pays, ces quinze doctorantes et cinq post-doctorantes comprennent pour la première des femmes originaires du Congo et du Malawi.
  • Alors que Pathé a récemment été contraint de suspendre en Côte d'Ivoire son projet de multiplexe avec Prosuma, le groupe français détenu par Jérôme Seydoux envisage de lancer son complexe sénégalais de Dakar au premier semestre 2021. Les promoteurs souhaitent faire de cet établissement de sept salles, qui représente un coût global d'environ 12 M€, le plus grand cinéma d'Afrique de l'Ouest.

 

Bonne fin de semaine et à mardi prochain.

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