Services financiers : Kwara / Breega / SoftBank Vision Fund Emerge / Finca Ventures / New General Market Partners / Globivest / Do Good Invest / Rabacap / Launch Africa / Norrsken Impact Accelerator / Future Africa / Samurai Incubate / DOB Equity / business angels (Kenya / France / Royaume-Uni / États-Unis / Liban / Suède / Maurice / Nigeria / Japon / Pays-Bas )
Lancée en 2018, la fintech kényane Kwara séduit le fonds français Breega, lead d'un tour de table d’amorçage de 3,5 M€ (4 M$) auquel ont contribué Softbank Vision Fund Emerge (accélérateur britannique partenaire du fonds autrichien Speedinvest), Finca Ventures (États-Unis), New General Market Partners ou NGM Ventures (États-Unis), Globivest (Liban), Do Good Invest (Suède), Rabacap (Royaume-Uni), Launch Africa (Maurice), Norrsken Impact Accelerator (Suède), Future Africa (Nigeria), Samurai Incubate (Japon), DOB Equity (Pays-Bas) et des business angels issus du secteur financier et de la tech (voir fiche opération sur CFNEWS). Basée à Nairobi avec un bureau secondaire à Berlin, et opérant désormais aussi en Afrique du Sud et aux Philippines, la jeune pousse co-fondée et dirigée par Cynthia Wandia ambitionne de mettre en place une néobanque de nouvelle génération, donnant aux sociétés coopératives d'épargne et de crédit (SACCOs) l'accès à des prêts instantanés et à des services tiers (d’assurance par exemple). Elle a démarré ses activités en aidant les coopératives de crédit kényanes à passer aux plateformes numériques, grâce à son logiciel propriétaire de backend-as-a-service (BaaS). « L'application donne le pouvoir aux membres, qui ont la possibilité de consulter et de télécharger leurs états financiers, de demander des prêts et d'effectuer des remboursements. En donnant le pouvoir aux membres, nous donnons aux coopératives de crédit la liberté dont elles ont besoin pour se concentrer sur leur activité principale ou sur des tâches à plus forte valeur ajoutée », a déclaré David Hwan (portrait ci-dessus), co-fondateur et directeur des opérations de Kwara. Cette dernière affirme que ses clients actuels (cinquante contre seulement deux il y a peu plus de deux ans) ont fait croître leur effectifs de plus de 19 % d'une année sur l'autre (soit trois fois la moyenne mondiale), tandis que la base de prêts des SACCOs utilisant ses technologies a augmenté de 46 % (soit environ cinq fois la moyenne nationale). Sur sa plateforme, Kwara a par ailleurs soutenu 35 M€ (40 M$) de transactions entre les coopératives de crédit et leurs membres. D’ici fin 2022, la P-dg Cynthia Wandia espère tripler le nombre d’établissements utilisant son logiciel pour atteindre 150, et franchir la barre des 100 000 membres de SACCOs (contre 60 000 aujourd’hui). Objectif affiché par la start-up : servir un milliard de personnes en 2030.
Infrastructures énergétiques & EnR : centrale solaire Djermaya / EAIF / BAD / Proparco (Tchad / Côte d’Ivoire / Maurice / France)
Au Tchad, la Banque Africaine de Développement (BAD), Proparco et Emerging Africa Infrastructure Fund (EAIF) du Private Infrastructure Development Group (PIDG) viennent de s’engager à verser 36,6 M€ à Djermaya CDEN Energy (DCE), la société de gestion de projet créée ad hoc pour la première phase de la construction de la centrale solaire photovoltaïque de Djermaya, dont les travaux devraient débuter en début d’année prochaine. La BAD, qui soutient ce projet phare de l'initiative Desert to Power depuis ses origines en 2015, octroie un prêt de 18 M€, tandis que la filiale de l’AFD et l’EAIF accordent chacun 9,3 M€ (voir fiche opération avec les conseils sur CFNEWS INFRA). Visant à fournir 60 MWc en deux phases, dont 34 MWc pour la première, cette infrastructure est développée par le britannique InfraCo Africa (via Anergi Africa Developments - AAD), en partenariat avec le français Smart Energies, et sa société de projet a récemment accueilli Denham Capital (via Neo Themis) en qualité d’investisseur long terme. La centrale sera développée sur un terrain de cent hectares, les panneaux solaires étant situés à 30 km de la capitale tchadienne N’Djamena, et comprendra un système de stockage par batteries de 4 MWh. « Le projet Djermaya est particulièrement important, car il est le pionnier des énergies renouvelables et du stockage sur batterie au Tchad. Sa fonction stratégique clé est d’aider le Tchad à libérer son potentiel économique et de porter le drapeau pour d’autres projets d’énergie verte dans le pays », a affirmé Paromita Chatterjee, directrice des investissements à l’EAIF. « Ce projet mené dans le cadre de l’initiative Desert to Power, initiée par la Banque africaine de développement, est un projet phare et pionnier à plusieurs égards, a renchéri Kevin Kariuki, vice-président de la BAD, chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Climat et de la Croissance verte. C’est la première centrale solaire au Tchad, la première infrastructure de stockage d’électricité et aussi le premier partenariat public-privé sous forme de producteur indépendant d’électricité dans le pays. Ce modèle d’intervention pourra être reproduit dans d’autres pays du Sahel afin d’y attirer les investissements indispensables dans le secteur de l'électricité et accélérer la transition vers l’énergie propre. » Le fonctionnement de la centrale nécessitera en outre la construction d’une ligne aérienne de transport à double circuit de 33 kV d’une longueur de 18 km, et de deux transformateurs de 33/90 kV à la sous-station de Lamadji ; pour financer ce volet du projet, un prêt concessionnel de 6,35 M€ a été accordé par l’Union européenne via le Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures (FFUEAI). La société Djermaya CDEN Energy a signé un accord d’achat d’électricité, pour une durée de vingt ans, avec la Société nationale d’électricité du Tchad. L'entrée en service est prévue pour 2023.
Infrastructures énergétiques & Hydrocarbures : champs de Grondin, Gonelle, Barbier, Mandaros, Girelle, Pageau et Hylia / terminal pétrolier de Cap Lopez / Perenco / TotaEnergies (Gabon / Royaume-Uni / France)
Conformément à sa stratégie de recentrage sur des projets plus stratégiques, TotalEnergies vient de finaliser la cession d’une partie de ses actifs gabonais à la compagnie pétrolière franco-britannique Perenco pour un montant de 311 M€ (350 M$). La transaction englobe les 65,3 % d’intérêts de la major cotée dans sept champs en mer matures déjà exploités par Perenco, à savoir les champs de Grondin, Gonelle, Barbier, Mandaros, Girelle, Pageau et Hylia. Elle concerne également la participation de 100 % de du géant énergétique français dans le terminal pétrolier de Cap Lopez (voir fiche opération sur CFNEWS INFRA). Grâce à l’ensemble de ces actifs, Total Gabon a généré 8 400 barils équivalents pétrole par jour, au cours des neuf premiers mois de cette année. « Cette transaction s’inscrit dans la stratégie de TotalEnergies d’enrichir son portefeuille, en cédant des champs matures à fort taux de rentabilité. TotalEnergies EP Gabon va désormais se recentrer sur ses actifs offshore opérés dans les secteurs d’Anguille et de Torpille et reste un acteur engagé de l’industrie pétrolière au Gabon », a expliqué Henri-Max Ndong-Nzue, président de la filiale gabonaise du géant tricolore des hydrocarbures. La société est le fruit d'une histoire ayant commencé dès 1928, avec les premières missions de reconnaissance géologiques du territoire gabonais par des géologues français. TotalEnergies intervient au Gabon tant dans l’amont que dans l’aval. L’an dernier, la production en quote-part SEC de TotalEnergies dans le pays représentait 27 000 barils équivalents pétrole par jour. Au premier semestre 2021, elle s’est élevée à 24 700 barils par jour, en baisse de 7 % par rapport au premier semestre 2020.
Internet & Éducation : uLesson / Nielsen Ventures / Tencent / Owl Ventures / TLcom Capital / Founder Collective (Nigeria / États-Unis / Chine / Royaume-Uni)
Onze mois après avoir levé 6,2 M€ (7,5 M$) en série A (relire bulletin #121), la start-up nigériane uLesson collecte 13,3 M€ (15 M$) lors d’un tour de table de série B mené par la branche de capital-risque de Nielsen (une entreprise américaine de marketing, cotée sur le NYSE) et du géant coté chinois Tencent (spécialisé dans les services internet et mobiles ainsi que la publicité en ligne). Les investisseurs historiques Owl Ventures (San Francisco), TLcom Capital (Londres) et Founder Collective (Cambridge, MA) ont remis au pot à cette occasion. L’edtech utilisera ces nouvelles ressources pour étoffer son équipe et améliorer ses services au profit de sa communauté croissante d’étudiants en Afrique. Affirmant qu’il s’agit du « plus gros investissement divulgué par une Edtech africaine à ce jour », elle ambitionne prévoit d’investir davantage dans le développement de sa plateforme éducative, de renforcer sa technologie d’apprentissage et d’y ajouter des fonctionnalités supplémentaires. Si uLesson a fait du Nigeria - où certaines familles consacrent jusqu’à 25 % de leurs revenus à la scolarité de leurs enfants - son principal marché avec 85 % de ses utilisateurs, elle est d’ores et déjà présente dans onze pays d’Afrique orientale et australe et revendique une augmentation de 430 % de ses utilisateurs en 2021. La pépite lancée en 2019 par Sim Shagaya compte bien surfer sur l’essor de la demande d’apprentissage en ligne suscitée par la pandémie.
Fonds : African Rivers Fund III / XSML / Proparco / Dalhap / Norfund / BIO / Triple Jump / FMO / SFI / Swedfund / SDG Frontier Fund (Afrique centrale / Pays-Bas / France / Royaume-Uni / Norvège / Belgique / Pays-Bas / États-Unis / Suède)
Le fonds d’impact néerlandais XSML, fort de 136 M€ (154 M$) d’actifs sous gestion et d’un portefeuille de plus de soixante entreprises actives dans dix secteurs, vient de boucler le closing final de l’African Rivers Fund III (ARF III) à 72 M€ (81 M$), dépassant ainsi son objectif de 66 M€ (75 M$). Selon Barthout van Slingelandt, managing partner chez XSML, il s’agit d’une importante étape dans la mesure où la firme a réussi à boucler trois véhicules en onze ans d’activité, dont le dernier dans un contexte Covid toujours difficile. « Notre premier investissement via le Fonds I remonte à dix ans et depuis, nous avons étendu notre présence et déployé plus de 100 M$ via nos trois fonds », s’est-il réjoui. ARF III cible des PME en croissance rapide en Afrique centrale, autrement dit en Angola, en République Démocratique du Congo (RDC), en Ouganda, au Congo et dans les pays voisins. Dans la lignée de ses prédécesseurs - le Central Africa SME Fund (CASF) et l’African Rivers Fund (ARF) - le véhicule fournit à la fois des financements en dette (prêts vanilles et dette mezzazine) et en equity (prises de participations minoritaires). Ses tickets sont compris entre 89 K€ (100 K$) et 6,6 M€ (7,5 M$). Il interviendra dans des secteurs clés diversifiés, tels que la santé, la distribution ou l’agro-alimentaire. Lors du closing final d’ARF III, Fisea, géré par Proparco, a rejoint le fonds d’impact Dalhap (basé aux Bermudes) et le fonds norvégien pour les pays en développement (Norfund), ainsi que des investisseurs du premier closing, à savoir BIO, the Dutch Good Growth Fund (DGGF, géré par Triple Jump), FMO, la Société Financière Internationale (SFI ou IFC), Swedfund et SDG Frontier Fund (qui rassemble neuf investisseurs privés et institutionnels de Belgique). À ce jour, l’African Rivers Fund III est engagé à plus de 50 % dans de nouveaux investissements.
Nouveau fonds & Automobile : FT Sofac Auto Lease / Sofac / Sofac Structured Finance (Maroc)
Le premier fonds de titrisation de créances issues de contrats de location de véhicules avec option d'achat vient d’être créé au Maroc. Dénommé FT Sofac Auto Lease, il a été constitué par Sofac Structured Finance, filiale société de gestion de la banque marocaine Sofac, toutes deux accompagnées dans cette opération par les bureaux casablancais et parisien du cabinet CMS Francis Lefebvre. Le 10 novembre dernier, il a émis 3 720 obligations pour un montant total de 35 M€ (372 MMAD) et deux parts résiduelles pour un montant total de 382 K€ (4,1 MMAD). Les obligations ont fait l'objet d'un appel public à l'épargne auprès d'investisseurs qualifiés marocains. Le FT Sofac Auto Lease acquerra des créances résultant de contrats de locations de véhicules automobiles avec option d'achat, mis en place par Sofac dans le cadre de son activité habituelle.
Services financiers : Crossfin / Ethos / African Rainbow Capital / Capital Eye Investments / Multiply Group (Afrique du Sud)
En novembre dernier a été finalisé l’un des plus grands investissements réalisés à ce jour dans le secteur des technologies financières en Afrique du Sud. Un consortium d’investisseurs a ainsi déboursé 84 M€ (1,5 MdZAR) pour racheter la fintech sud-africaine Crossfin Technology Holdings (Crossfin) à ses actionnaires Capital Eye Investments (CEI) et Multiply Group, qui l’avaient fondée en 2017. Mené par le véhicule d’investissement local Ethos Mid-Market Fund I (EMMF I), le consortium incluait l’équipe de direction de la société cible, ainsi qu’Ethos Artificial Intelligence Fund I (autre véhicule géré par Ethos), et African Rainbow Capital, également basé dans la nation arc-en-ciel. L’argent récolté permettra à la société d’investir dans des secteurs porteurs, et saisir de nouvelles opportunités dans son pays natal ainsi que sur le reste du continent. En ligne de mire notamment : l’acquisition d’un fournisseur de logiciels axé sur le secteur financier.
Événements :
- Paris, 16 et 17 décembre (en présentiel et à distance) : sixième édition des Assises Africaines et Francophones de l’Intelligence Économique. Initiées dès 2016, elles ont vocation à révéler l’état des lieux des organisations et des pratiques en permettant de fixer les grands défis à relever. Au programme, tables rondes, ateliers et rencontres d'affaires avec la présence de nombreux experts, personnalités et professionnels.
- Nouakchott (hôtel Retaj Resort), 16-17 décembre : quatrième édition des Financial Afrik Awards (4FAA) organisé par le journal financier panafricain Financial Afrik, en partenariat avec le Ministère mauritanien de l’Économie et de la promotion des secteurs productifs. Thème de cette édition : l’Afrique en 2050.
Et aussi...
- Au Sénégal, l'Agence Française de Développement (AFD) s’engage à soutenir les réformes entreprises par les autorités sénégalaises pour dynamiser l’entrepreneuriat et les TPE/PME, en mettant à disposition des outils d’assistance technique ainsi que des financements pouvant aller jusqu’ à 100 M€ sur trois ans.
- Dans le cadre de l’initiative française Choose Africa de soutien aux start-up, TPE et PME en Afrique, Proparco octroie une garantie exceptionnelle d’1 M€ à à l’Union Internationale des Banques (l’une des principales banques privées de Tunisie, membre du Groupe Société Générale), pour qu’elle puisse proposer des prêts garantis à 80 % à des petites et moyennes entreprises tunisiennes fragilisées par la crise.
- En République Démocratique du Congo, un important partenariat de 13,3 M€ (15 M$) a été conclu le 7 décembre entre l'AFD, sa filiale dédiée au secteur privée (Proparco), et EquityBCDC, la deuxième plus grande banque de la RDC. Objectif : garantir les entreprises privées victimes des effets néfastes de la Covid-19.
- L’AFD a également signé deux conventions de financement d’un montant global de 200 M€ (environ 2 MdMAD) avec le Maroc, afin d’appuyer la généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) d’une part, et de soutenir la Budgétisation Sensible au Genre (BSG), un projet relatif à l’égalité de genre.
- La Banque Européenne d’Investissement (BEI) accorde 63 M€ en faveur de l’entrepreneuriat, de l’innovation et des infrastructures sociales en Tunisie. L’institution a en effet signé deux contrats de financement avec le Groupe OneTech et avec l’institution de microfinance ENDA Tamweel (à hauteur de 9 M€ chacun), ainsi qu’un financement de 45 M€ au profit de Transtu pour soutenir une mobilité plus solidaire et durable.
- Le mois dernier, un nouveau véhicule de 216 M€ (250 M$) dédié à l’Afrique a été mis sur pied par The Kigali International Financial Centre (KIFC), un fonds rwandais créé en 2018. Virunga Africa Fund I investira dans des secteurs vitaux générateurs de transformation économiques et sociales au sein du continent africain. Les deux principaux investisseurs du véhicule sont le Qatar Investment Authority (QIA) et Rwanda Social Security Board (RSSB).
- Après avoir entamé l’an dernier des négociations avec la Société nationale d'opérations pétrolières de Côte d'Ivoire (Petroci), la compagnie d’hydrocarbures franco-britannique Perenco s’implante dans ce pays d’Afrique de l’Ouest grâce à la création d’une filiale locale, baptisée Perenco Oil & Gas Côte d’Ivoire.
- Entreprise gabonaise fondée en 2005, Afrijet, devenue en 2019 la première compagnie aérienne de la zone CEMAC, lancera ce jeudi une ligne reliant Libreville à l’aéroport d’Orly, à raison de deux liaisons aller-retour par semaine (les jeudi et dimanche).
- La Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et HEC Paris viennent de précéder au lancement officiel de Yennenga, un programme de formation en leadership féminin dédié aux femmes membres du personnel de la BOAD.
Bonne fin de semaine et à mardi prochain !
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