Veolia cède enfin Lydec ; Stellantis convoite un marocain

Lydec repasse sous pavillon marocain

Lors de l'acquisition de Suez par Veolia en 2022, les autorités marocaines s'étaient opposées au changement d'actionnariat de Lydec, qui aurait dû devenir le joyau à l'international du Nouveau Suez. De ce fait, la régie d'eau et d'électricité de Casablanca était demeurée rattachée par défaut à Veolia. Après maints rebondissements, et en conformité avec les engagements pris auprès des autorités marocaines de la concurrence par le groupe tricolore coté, ce dernier vient de finaliser un accord au profit de la Société régionale multiservices Casablanca-Settat. Opérant dans la région casablancaise depuis 1997, la cible gère des services essentiels en matière d’eau, d’électricité et d’assainissement pour environ cinq millions d'habitants et génère environ 700 M€ de revenus annuels. Sa nouvelle maison mère est quant à elle détenue à 40 % par des collectivités territoriales, à 25 % par l'État, à 25 % par l'Office national de l'électricité et de l'eau potable à 25 %, le solde étant aux mains du Conseil de la région Casablanca-Settat. Le closing de l'opération - qui selon Veolia ne devrait avoir aucun impact sur ses prévisions financières et ses objectifs - est envisagé d'ici la fin de l'année en cours, sous réserve de l’obtention des approbations administratives habituelles. L'entreprise française restera par ailleurs active au Maroc, où elle a pris pied il y a plus d'un siècle, grâce à son rapprochement avec Suez. Elle maintiendra notamment ses activités de distribution d’eau et d’électricité à Rabat, Tanger et Tétouan.

Maroc : concentration économique et intégration verticale en vue pour Stellantis

Fruit de la fusion entre l'italien Fiat Chrysler Automobiles (FCA) et le français Groupe PSA, le conglomérat Stellantis a officialisé par l'intermédiaire du Conseil de la concurrence marocain son intention de racheter, via sa branche européenne, la Société de promotion industrielle automobile au Maroc (Sopriam) et sa filiale Société Générale d’Automobiles. Fondé en 1977 et actuellement détenu par la holding d’investissement privée marocaine Al Mada, Sopriam est l'importateur et distributeur exclusif de trois marques du groupe Stellantis au Maroc : Peugeot, Citroën et DS Automobiles. S'en emparer permettrait ainsi à la multinationale italo-franco-américaine de bénéficier d'un intégration verticale, en ajoutant à ses activités industrielles (au niveau de l’usine de Kénitra), celle de la vente de véhicules neufs ou d'occasion, ainsi que que de pièces de rechange.

Et aussi...

• Alors que des spéculations circulent sur un possible retrait de son offre, le laboratoire pharmaceutique marocain Laprophan a confirmé son intention de reprendre l’usine du groupe pharmaceutique suédois Recipharm située à Monts, en Indre-et-Loire. Selon le média local L’Infomédiaire , le directeur général du groupe marocain, Greg Behar, a suggéré que certains acteurs pourraient être réticents à l’idée qu’une entreprise marocaine fournisse des médicaments en France, ce qui aurait engendré des « intox » dans les médias.
• Huit mois après son annonce, le rachat de Société générale Congo par BGFIBank, groupe bancaire gabonais leader du secteur en Afrique Centrale, vient d'être bouclé le 24 juin dernier. L'opération a en effet obtenu le feu vert de la Cobac, le gendarme régional du secteur. Rebaptisée Adic S.A., l'ex filiale du géant bancaire tricolore est désormais détenue à 100 % par le groupe du banquier Henri-Claude Oyima.
• Par ailleurs, le closing définitif du rachat de Société Générale Maroc par Saham Finances devrait intervenir d'ici septembre. Le groupe de Moulay Hafid Elalamy a en effet obtenu le feu vert du Conseil de la concurrence le 24 juin dernier. Évaluée à 745 M€, cette transaction porte sur 57,67 % du capital.
• Autre filiale de la Société Générale qui pourrait prochainement changer de mains : la filiale sénégalaise de la banque française fait actuellement l'objet d'un intense lobbying mené par plusieurs hommes d’affaires sénégalais, suite à la victoire aux dernières élections présidentielles de mars de Bassirou Diomaye Faye, figure de l'opposition. Les autorités auraient notifié au groupe français leur souhait de voir un consortium sénégalais reprendre la filiale.