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Afrique #52 : Spineway, LeapFrog Investments, Payitup, Abraaj, We-Fi...


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Réseau d'hôpitaux Strategos Medical Solutions SASU au Congo - Strategos Medical Solutions

Réseau d'hôpitaux Strategos Medical Solutions SASU au Congo - Strategos Medical Solutions

Bulletin Hebdo Afrique

Santé : Integral Medical Solutions / Spineway / Strategos (République Démocratique du Congo / France)

Fort de 6,5 M€ de chiffre d’affaires en 2018, le fabricant français coté d'implants du rachis Spineway prend une participation échelonnée au capital d'Integral Medical Solutions (IMS) , holding colombienne regroupant des sociétés de gestion d'hôpitaux en Amérique Latine et en Afrique, et filiale du groupe Strategos. Le spécialiste tricolore d'implants et d'instruments chirurgicaux de la colonne vertébrale va d'abord procéder au paiement partiel d'une part de 6,9 % du capital, en quatre versements prévus d'ici août prochain, puis sur un horizon de trois à quatre ans il aura la possibilité de monter à 52 % du capital, et pourra atteindre 100 % sous cinq ans (voir fiche de l’opération sur CFNEWS). Le nouvel ensemble pèsera plus de 80 M€ de chiffre d’affaires. En Afrique, Spineway ambitionne de développer une offre similaire à celle qui existe en Amérique latine, où il gère trois sociétés colombiennes couvrant huit pays du continent (lire aussi bulletin Amérique latine de vendredi dernier). Il détient actuellement les sociétés Strategos Medical Solutions SASU et Strategos Hôpitaux du Congo en République Démocratique du Congo, qui fournissent des prestations de santé à domicile et à travers un réseau d'hôpitaux disposant de 209 lits.

Fonds : un closing record pour le troisième véhicule dédié aux marchés émergents de LeapFrog Investments (Maurice / Afrique anglophone)

Closing record de LeapFrog Emerging Consumer Fund III - LeapFrog Investments

Closing record de LeapFrog Emerging Consumer Fund III - LeapFrog Investments

Le fonds à impact LeapFrog Investments, basé à Maurice avec des bureaux à Singapour, en Afrique du Sud, en Australie et au Royaume-Uni, vient de boucler son troisième véhicule ciblant les marchés émergents d’Afrique et d’Asie à 628 M€ (700 M$). Cette mobilisation record - la plus importante jamais réalisée par un fonds à impact dans ces régions - dépasse les 538 M€ (600 M$) escomptés lors de son lancement en 2017. Parmi les investisseurs, on retrouve de grands groupes d'assurance et de réassurance comme l’anglais Prudential, des fonds de pension et gestionnaires d'actifs, ainsi que des institutions de financement du développement actives en Afrique, telles que la Société Financière Internationale (IFC), l’américain Overseas Private Investment Corporation (OPIC), ou encore l’allemand DEG. Le véhicule LeapFrog Emerging Consumer Fund III abrite déjà cinq sociétés en portefeuille, dont WorldRemit, spécialisé dans le transfert des capitaux dans le monde, basé à Londres mais qui gagne en notoriété sur le marché africain, le micro-assureur mexicain BIMA, présent sur plusieurs marchés africains, et celui du kényan Goodlife Pharmacy, la plus importante chaîne de vente de médicaments en Afrique de l'Est. Fondé en 2007 et employant une soixantaine de collaborateurs, Leapfrog continuera de privilégier les entreprises du secteur de la santé et des services financiers. Il prendra des tickets compris entre 22 et 27 M€ (25 à 30 M$), et ciblera principalement le Kenya, le Nigeria, le Ghana et l’Afrique du Sud en ce qui concerne le continent africain. Le deuxième véhicule de LeapFrog Investments, Financial Inclusion Fund II, avait notamment investi dans la fintech sud-africaine Jumo en septembre dernier (voir bulletin #21).

Services financiers : Payitup / Thawer Fund Management (Zimbabwe / Royaume-Uni)

Aretha Gonyora et Ronald Tapfuma Rwodzi, Payitup

Aretha Gonyora et Ronald Tapfuma Rwodzi, Payitup

Au Zimbabwe, la fintech Payitup vient de lever 11,7 M€ (13 M$) en série A auprès du hedge fund britannique Thawer Fund Management pour développer sa plateforme de paiement. Fondée en 2017 à Harare par Aretha Gonyora et Ronald Tapfuma Rwodzi, la start-up est valorisée autour de 18 M€ (20 M$). Elle souhaite regrouper divers services de paiement sur une application Web et mobile, et former des partenariats stratégiques afin d'assurer la conformité avec les organismes de réglementation, tout en offrant de la valeur à ses clients sous forme de rabais et de frais concurrentiels. Il s’agit de l'un des plus gros tours de table réalisés par une fintech africaine ou axée sur l’Afrique. Côté palmarès des plus importantes levées de fonds sur le continent, Payitup rejoint ainsi le nigérian Paga (8 M€ soit 10 M$ en septembre dernier, voir bulletin #20), Flutterwave, basé à San Francisco et Lagos (18 M€ soit 20 M$, voir bulletin #24), le sud-africain Jumo (47 M€ soit 52 M$, voir bulletin #21) et, bien entendu, l’américain Branch International, implanté à San Francisco, Lagos, Nairobi, Mumbai et Mexico (152 M€ soit 170 M$, voir bulletin #47).

Fonds - santé : TPG reprend Abraaj Growth Markets Health Fund (Afrique / Émirats arabes unis / États-Unis)

Metropolitan Hospital, actif kényan de l'Abraaj Growth Markets Health Fund - Metropolitan Hospital,

Metropolitan Hospital, actif kényan de l'Abraaj Growth Markets Health Fund - Metropolitan Hospital,

TPG, firme de private equity américaine, qui dispose de plus de 93 Md€ (104 Md$) d’actifs sous gestion, reprend un fonds dédié au secteur de la santé en Afrique et en Asie du Sud auprès du groupe dubaïote Abraaj Group, en faillite depuis l’an dernier, et qui doit de ce fait liquider l'ensemble de ses actifs, qui ont atteint jusqu'à 12 Md€ (13,6 Md$). Fondé en 2002 par l’homme d'affaires pakistanais Arif Naqvi, le groupe a ainsi cédé, au cours de l’année écoulée, plusieurs véhicules dédiés au continent africain au fonds américain Colony Capital (voir bulletin #12) et au fonds britannique Actis (voir bulletin #33). Abraaj Growth Markets Health Fund, qui sera rebaptisé Evercare Health Fund, a déjà engagé plus de la moitié de ses fonds dans des hôpitaux et des cliniques en Afrique et en Asie du Sud. Doté de 896 M€ (1 Md$), il a vocation à développer une offre de soins pour les populations démunies au Nigeria, au Kenya, en Éthiopie, ainsi qu’en Inde et au Pakistan. Rise Fund, le fonds d’investissement d’impact du groupe TPG, investira, quant à lui, dans des actifs existants et nouveaux du véhicule.

Fonds - Entrepreneuriat : We-Fi alloue 55,4 M€ pour des PME dirigées par des africaines

Sommet régional Afrique de l'Ouest du Women Entrepreneurs Finance Initiative (We-Fi) le 17 avril 2019 à Abidjan - We-Fi

Sommet régional Afrique de l'Ouest du Women Entrepreneurs Finance Initiative (We-Fi) le 17 avril 2019 à Abidjan - We-Fi

Le comité de direction du Women Entrepreneurs Finance Initiative (We-Fi), un fonds lancé par la Banque Mondiale en 2017 pour faciliter l’accès aux capitaux en faveur des femmes entrepreneures et soutenu par huit banques multilatérales de développement, vient de conclure un deuxième cycle de financement de 115,7 M€ (129 M$), dont 55,4 M€ (61,8 M$) au profit de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour des activités couvrant vingt-et-un pays africains. We-Fi n’a pas vocation à financer des femmes entrepreneures, mais des projets susceptibles de lutter contre les obstacles financiers à l'entrepreneuriat féminin. Le programme Affirmative Finance Action for Women in Africa (AFAWA) de la BAD, qui bénéficiera de ces ressources, prévoit de soutenir financièrement et via un appui technique 40 000 PME détenues ou dirigées par des femmes dans des pays africains à faible revenu et dans lesquels les femmes rencontrent des difficultés majeures, en matière d’accès aux capitaux et aux marchés. Si le continent africain possède le pourcentage le plus élevé de femmes entrepreneures au monde (25,9 % de la population féminine adulte), ces femmes sont confrontées à un déficit de financement estimé à 37,7 Md€ (42 Md$).

Médias : Afrimedia / République du Cameroun / Africa 24 (France / Cameroun / Luxembourg )

Émission sur Africa 24 consacrée à un projet de centre de développement technologique de Microsoft au Kenya - Africa 24

Émission sur Africa 24 consacrée à un projet de centre de développement technologique de Microsoft au Kenya - Africa 24

Africa 24, chaîne panafricaine d’information 24h/24h sur l’Afrique présente dans près de 180 pays à travers le monde, vient de céder, pour plus d’1 M€, sa filiale française Afrimedia, qui lui faisait office de diffuseur technique, à la République du Cameroun. Le plan de cession fait suite à son redressement judiciaire, entamé en janvier 2018, et qui a débouché en février dernier sur sa liquidation judiciaire. Cela permettra à l’ensemble des entités d’Africa 24 de se restructurer en mobilisant des investisseurs pour un déploiement optimal sur l’ensemble du continent africain. Lancé en 2009, ce dernier emploie 90 employés et dispose de correspondants dans une quinzaine de pays. Basé à Saint-Cloud et possédant également une antenne à Dakar, il reste contrôlé à hauteur de près de 74 % par le luxembourgeois Afrimedia International, holding du fondateur et président Constant Nemale, le solde étant détenu à 16 % par la Guinée Équatoriale et à 10 % par le Cameroun (voir fiche opération sur CFNEWS).

Nomination - Société : Suez

Miriem Bensalah Chaqroun, Suez

Miriem Bensalah Chaqroun, Suez

La marocaine Miriem Bensalah Chaqroun remplace Gérard Mestrallet, le président sortant, à la tête du comité stratégique du groupe Suez (ex Suez Environnement). Vice-présidente et directrice générale des Eaux Minérales d’Oulmès, elle avait présidé à partir de 2012 la Confédération générale des Entreprises du Maroc, l’équivalent marocain du Medef. Depuis 2016, elle était administratrice indépendante du groupe Suez.

Événements :

  • Paris (Sofitel Arc de Triomphe), 29 mai (9h30-11h15) : conférence économique restreinte sur le thème de la « Valorisation industrielle des filières coton en Côte d’Ivoire et Afrique de l’Ouest / Création de richesses et d’emplois », animée par Alexandre Keita, P-dg d’Olheol Industries, une entreprise agro-industrielle basée à Bouaké en Côte d’Ivoire, issue de la reprise de l’ex-Trituraf anciennement filiale du groupe Unilever en 2009.
  • Paris, 2 juin : déjeuner de presse organisé par Oikocredit pour échanger avec des représentantes des coopératives ivoiriennes Ecookim et Socak Katana, accompagnées d'une collègue de l'équipe financements agricoles Oikocredit en Afrique de l'Ouest.

Et aussi...

  • Dans le sillage du départ de Pascal Agboyibor, en mars, de la tête de la practice Afrique (voir bulletin #43), Orrick vient de mettre fin à son affiliation avec Orrick RCI à Abidjan. Ouvert en 2014, Orrick RCI était le seul bureau affilié d’une firme internationale en Afrique de l’Ouest. Yves Lepage, nouveau dirigeant de la practice Afrique, est en négociation avec trois cabinets pour des partenariats sur le continent.
  • L'AFD et sa filiale Proparco, avec le soutien de l'UE et du Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, lancent Euriz, un nouveau dispositif proposant aux banques locales des garanties afin qu'elles puissent plus facilement accorder des prêts à des TPE/PME de la zone ACP. S'intégrant dans l'initiative française Choose Africa en faveur des PME africaines, Euriz pourra accorder jusqu’à 181 M€ de garanties aux banques locales publiques, via l'AFD, ou privées, via Proparco.
  • Les autorités guinéennes sont parvenues à un accord avec Aéroports de Paris (ADP), qui gérait depuis 1992 la Société de gestion et d’exploitation de l’aéroport de Conakry (Sogeac), et dont il est actionnaire à 29 % (aux côtés de l’AFD), autour de la mise en place d'une concession à long terme.
  • Atradius Collections, société d’assurance-crédit française spécialisée dans le recouvrement de créances BtoB à l'international, vient de nouer un partenariat en Afrique du Sud, à Johannesburg, avec un partenaire local dont l’identité n'a pas été dévoilée. Il s’agit pour le groupe levalloisien d’un nouveau point d’entrée sur le continent africain, après l’ouverture d’un bureau au Maroc en janvier 2018.
  • L’équipementier automobile français Eurostyle Systems, qui compte déjà une usine dans la zone franche de Tanger Automotive City (TAC), s’apprête à lancer la construction d’une deuxième unité industrielle, qui se spécialisera dans la fabrication de composants divers de grande taille pour l’industrie automobile par injection plastique, et nécessitera une enveloppe de plus de 9 M€ (100 MMAD).

Bonne fin de semaine et à mardi prochain.

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