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Asie : Hybiome, Baccarat, LafargeHolcim, Bitfury, Owndays


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Chronique Asie, CFNEWS

Matériel médical : bioMérieux / Hybiome (France / Chine)

bioMérieux, groupe lyonnais coté pesant plus de 2 Md€ dans le diagnostic in vitro, est désormais actionnaire majoritaire (54 %) de son confrère chinois Suzhou Hybiome Biomedical Engineering, situé à Suzhou, près de Shanghai. L’opération, conseillée par Gide (Jiannian Fan, associé basé à Shanghai), valorise la cible 165 M€. Par ailleurs, l’acquéreur lyonnais doit ajouter d’autres frais à hauteur de 25 M€ liés à l’acquisition d’autres actifs tels que des droits de distribution et la base installée existante. BioMérieux pourra encore être amené à augmenter sa position au capital par la suite, par le biais d’options d’achat, mais aussi de l’exercice d’options de vente des minoritaires. Pour rappel, bioMérieux s’est invité au capital de cette société chinoise en juillet dernier avec une participation minoritaire.

Suzhou Hybiome Biomedical Engineering

Suzhou Hybiome Biomedical Engineering

Fondée en 2009, la cible est spécialisée dans les tests d’immuno-essais automatisés de moyenne cadence utilisant une technologie de dernière génération avec une équipe de 300 salariés dont 80 dédiés aux R&D. Elle développe, produit et commercialise une offre complète de solutions diagnostiques (réactifs, instruments, logiciels) accrédités par la National Medical Products Administration (NMPA) de la Chine, pour un chiffre d’affaires provisoire 20 M€ cette année. Elle dispose d’une base comptant environ 1 000 instruments actifs, principalement utilisés dans les hôpitaux de taille intermédiaires (100 à 500 lits), dits de Grade 2, dont le marché local représente aujourd’hui environ 2 Md€ de chiffre d’affaires et affiche une croissance de 20 à 25 %.

Présent en Chine il y a plus de 25 ans, les trois générations de la famille Merieux entretiennent des liens forts avec la Chine. Le groupe du diagnostic in vitro y dispose de trois filiales avec six bureaux (Shanghai, Beijing, Chengdu, Guangzhou, Hong Kong et Taipei) pour une équipe locale de 400 salariés.

Luxe : Baccarat / FFC (France / Chine)

Musée Baccarat

Musée Baccarat

Déjà actionnaire à 88,78 % de la prestigieuse cristallerie Baccarat, le fonds chinois Fortune Fountain Capital (FFC) lancera une OPA pour acquérir le reste du capital qu’il ne détient pas. L'offre, présentée par Société Générale, sera réalisée du 29 novembre au 12 décembre au prix de 222,70 euros par action, soit le même tarif déboursé en juin par FFC pour acheter aux deux principaux actionnaires américains d'alors, Starwood Capital Group et L Catterton, plus de 730.000 titres pour un montant total de 164 M€ (lire aussi notre chronique précédente). Le reste du capital est détenu par la société Consellior et son président Allan Green (6,46 %), ainsi que par des petits actionnaires (4,76 %).

Cément : LafargeHolcim / Semen Indonesia (France / Suisse / Indonésie)

Semen Indonesia

Semen Indonesia

Afin de se désendetter, le géant franco-suisse des matériaux de construction LafargeHolcim, qui a récemment fermé son siège parisien, cède son activité en Indonésie (80,6 % du capital de Holcim Indonesia) au groupe local Semen Indonesia pour 917 M$ (814,5 M€), pour une valeur d’entreprise de 1,75 Md$ (1,54 Md€). L’opération fait partie du plan fixé début mars « stratégie 2022 » pour des cessions des actifs d’une valeur d’au moins 2 milliards de francs suisses. La cible comprend quatre cimenteries, 33 centrales à béton prêt-à-l’emploi et deux carrières de granulats, représentant une capacité de production d’environ 14,8 millions de tonnes de ciment par an.

Le repreneur, Semen Indonesia, un groupe indonésien semi-public déjà leader du marché des matériaux de constructions dans son pays, est aujourd’hui détenu à 51 % par le gouvernement indonésien et coté à Jakarta depuis 1991. Sa capitalisation boursière s’élève aujourd’hui à environ 3,8 Md$.

Fintech : Bitfury / Korelya Capital / Macquarie (France / Corée du Sud / Australie / Chine / Japon)

Bitfury, fournisseur de puces et logiciels pour sécuriser les transactions blockchain, lève 80 M$ auprès de Korelya Capital, déjà actionnaire de Ledger, et de multiples investisseurs dont Macquarie et des fonds alternatifs (lire aussi : Bitfury sécurise un dernier tour avant l'IPO). Gérant 200 M€ pour le géant coréen Naver et le japonais Line, Korelya Capital, chef de file, injecte proche de 20 M. Le tour réunit principalement des financiers, comme le fonds d'infrastructure australien Macquarie, le fonds spéculatif suisse Jabre Capital Partners, le suisse d'origine chinoise Lian Group, Argenthal Capital Partners, le luxembourgeois Armat Group, l'assureur MACSF et la banque d'investissement new-yorkaise cotée spécialisée dans les actifs numériques Galaxy Digital. Le géant publicitaire japonais Dentsu participe également, tout comme l'investisseur historique iTech Capital, société de gestion tech présente en Lettonie et en Russie.

Mode : L Catterton / Owndays (Japon)

Boutique d'Owndays à Shinjuku de Tokyo

Boutique d'Owndays à Shinjuku de Tokyo

L Catterton Asia, bras d’investissement asiatique de L Catterton (sponsorisé par LVMH et Groupe Arnault), s’associe au japonais Mitsui & Co Principal Investment (MCPI) pour investir dans la marque nipponne de lunettes Owndays. Le montant reste confidentiel. Fondée en 1989, la marque s’inspire du modèle business fast-fashion de la mode, chaque commande peut être retirée instantanément (environ 20 minutes). Avec ses marques Amber, Junni, Air Fit, Calmo, la société a commencé son internalisation en 2013. Elle exploite aujourd’hui un réseau de 257 boutiques, dont 115 au Japon et 142 dans dix autres pays en Asie-Pacifique. Le nouveau capital lui permettra de doubler le nombre de ses boutiques, soit 500, d’ici 5 ans. L’opération représente le premier investissement de L Catterton Asia dans l’Archipel japonais, le fonds est par ailleurs important actionnaire de la marque sud-coréenne de lunettes Gentle Monster depuis l’an dernier.

Né en 2009, L Catterton Asia, présent à Singapour, l’île de Maurice, Hong Kong, Mumbai, Shanghai et Sydney, dispose d’un portefeuille de sociétés de divers secteur : Trendy International (Chine, mode), YG Entertainment (Corée du Sud, maison de disques), Sasseur (centre de magasins d'usines) etc.

Télécom : SoftBank Mobile (Japon)

Le conglomérat SoftBank devrait faire coter sa filiale dédiée au télécom mobile à Tokyo. D’après le document rendu aux autorités financières du pays, la cible, baptisée SoftBank Corp, souhaiterait une levée de 2400 milliards de yens, soit environ 21 Md$. La date de cotation est fixée le 19 décembre. Initialisé en février dernier, le projet prévoit vendre 1,6 milliard de titres au prix unitaire de 1 500 yens. SoftBank Group privilégie de plus en plus son activité d’investissement. Sans compter son investissement ultra-réussi dans l’e-commerçant Alibaba (ses parts de 29,5 % d’Alibaba sont estimées environ 110 Md$), il gère aujourd’hui notamment le plus grand fonds technologique du monde : SoftBank Vision Fund avec 93 Md$ sous gestion. L’IPO de sa filiale mobile pourrait donner une plus grande autonomie à cette société ainsi que développer sa propre stratégie de croissance. Pour mémoire, SoftBank Group, créé et dirigé par l’homme d’affaires nippo-coréen Masayoshi Son, avait acquis au britannique Vodafone ses activités japonaises mal en point en 2006, et avait réussi à les redresser.

Internet : Alibaba, Ele.me, Koubei (Chine)

Le nouvelle entité de services en ligne du groupe Alibaba, chapeautant deux applications reconnues sur le marché chinois Ele.me et Koubei, chercherait une levée de 4 Md$ sur une base de valorisation de 30 Md$, d’après Reuters. SoftBank Vision Fund et Alibaba se sont déjà engagé à rapporter une enveloppe de 3 Md$, suivis par Primavera Capital et la fintech chinoise Ant Financial, société affiliée à Alibaba. Le nouvel ensemble propose one-stop-shop pour l’achat de nombreux services en ligne : restaurant, billets, massage, voyage, vacances etc. Meituan-Dianping, soutenu par Tencent Holdings, est son concurrent direct. Coté aujourd’hui à Hong Kong, sa capitalisation boursière atteint environ 40 Md$.

Et aussi :

Logiciel : Cast

Coté sur le compartiment C d'Euronext Paris, Cast, éditeur de logiciels de mesure de la performance IT, son premier contrat important en Chine, où le groupe n’est présent que depuis neuf mois. Shanghai Pudong Development Bank, coté et basé à Shanghai, s’équipera de la plateforme de Cast pour analyser, maîtriser, contrôler et améliorer la sécurité et la résilience de son système logiciel de core banking.

Bonne semaine à tous.

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