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Bulletin Hebdo Asie : Eurofins, Shire, Swiss Re, Dia China, Stephenson, UBS...


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Chronique Asie, CFNEWS

L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?

- Les Deals -

Laboratoire : Eurofins Scientific / Lab Frontier (France / Corée du Sud)

Fort d’un chiffre d’affaires de 2,97 Md€ (2017), le groupe coté des tests alimentaires et environnementaux Eurofins Scientific renforce sa présence en Asie avec l'acquisition du sud-coréen Lab Frontier auprès du groupe local Young In Group (YIG). Basée à Anyang, près de la capitale Séoul, la cible, spécialisée dans les tests alimentaires, environnementaux et cosmétiques, emploie aujourd’hui 40 personnes et a généré un chiffre d'affaires de près de 3 M€ l’an dernier.

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Pharmaceutique : Takeda / Shire (Japon / Irlande)

Le premier groupe pharmaceutique japonais (14,4 Md€ de revenus en 2016) Takeda, coté à Tokyo et basé à Osaka, entend lancer une OPA sur l’irlandais, Shire, spécialisé dans les traitements contre les maladies rares et les troubles de l'attention. L’opération, conseillée par Evercore Partners, JP Morgan et Nomura pour Takeda, est aujourd’hui en phrase préliminaire et exploratoire, aucun contact avec le conseil d'administration n'a encore été pris. La capitalisation boursière de Shire (coté à Londres), s’élève à plus de 32 Md£ (environ 36,6 Md€). En difficulté, ce dernier avait annoncé en janvier dernier un projet de scission en deux entités distinctes pour tenter de se relancer après une année 2017 marquée par un recul de plus de 16 % en Bourse. Les causes : la concurrence croissante des médicaments génériques et un endettement trop important lié au rachat en 2016 de Baxalta, spin off de l’américain Baxter International en 2015, pour 32 Md$, la plus grosse acquisition de son histoire.
Né en 1781, le laboratoire japonais souhaiterait créer un groupe biopharmaceutique d'envergure mondiale et renforcer sa présence dans le traitement des maladies rares ainsi que dans l'oncologie, les soins gastro-intestinaux et les neurosciences. L’opération pourrait également rééquilibrer sa présence géographique aux États-Unis. Dirigé depuis 2015 par le Français Christophe Weber, un ancien de GlaxoSmithKline, Takeda a aussi lancé en janvier dernier une OPA sur la biotech belge TiGenix pour 520 M€, soit 1,78€ par titre, avec sa trésorerie disponible (lire aussi notre bulletin précédent).

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Automobile : Renault / Nissan (France / Japon)

Déjà alliés commercialement, les deux constructeurs automobiles Renault et Nissan seraient en pourparlers pour créer un nouveau constructeur automobile dans une seule société, selon l’agence Bloomberg. Le français détient actuellement 43 % de Nissan tandis que le japonais possède 15 % de son homologue français. L’agence américaine précise que l’accord risque d’être très difficile à trouver notamment parce que l’État français détient 15 % de Renault et pourrait être réticent à renoncer au contrôle de ses actions ou à voir sa position diminuer. Aucune décision finale n'a été prise et les discussions pourraient ne pas aboutir, explique Bloomberg. Aucune partie n’a commenté cette information.

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Services Financiers : Softbank / Swiss Re (Japon / Suisse)

Les négociations se poursuivent sur l’achat du capital de Swiss Re par le conglomérat japonais Softbank. Le réassureur suisse affirme que l’achat serait plafonné à 10 % pour Softbank et que l’opération ne comprendra pas concomitamment une augmentation de capital. D’après le Wall Street Journal et le Financial Times, le groupe nippon souhaiterait obtenir une participation plus importante, environ 25 % voire un tiers des actions. Coté et basé à Zurich, le réassureur, né en 1863, affiche aujourd’hui une capitalisation boursière d’environ 33 milliards de francs suisses (environ 28 Md€).

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Distribution : Suning / Dia China (Chine / Espagne)

Conseillé par BNP Paribas CF, le distributeur espagnol Dia quitte la Chine, en cédant ses supermarchés au groupe local Suning, distributeur multicanal (magasins physique et e-commerce) coté à Shenzhen et basé à Nanjing (près de Shanghai). La cession de ses 379 magasins déficitaires, pour un montant resté confidentiel, signifie la sortie pure et simple de la Chine pour Dia. Le groupe espagnol a affiché l’an dernier un chiffre d’affaires de 8,6 Md€ mais aussi des pertes importantes, sans en indiquer le montant, ni la part représentée par la Chine dans son chiffre d'affaires. En janvier dernier, le magnat russe Mikhail Fridman, via son fonds d'investissement Letterone, s’est invité au capital du distributeur. Pour rappel, il y a trois ans,Carrefour reprenait le réseau français de Dia (273 magasins).

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Livraison : Alibaba / Ele.me (Chine / Chine)

Ele.me, plateforme chinoise de livraison de repas à domicile, intègre désormais l’écosystème d’Alibaba (Ele.me signifie « tu as faim? » ). Le géant e-commerce s’associe à sa filiale fintech Ant Finantial pour acquérir la totalité du capital d’Ele.me, dans lequel ils détiennent déjà 43 %. Fondée en 2008 et basée à Shanghai, elle est valorisée 9,5 Md$.

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E-commerce : Softbank, Alibaba / Paytm E-Commerce (Japon, Chine / Inde)

Le japonais Softbank et le chinois Alibaba apportent une enveloppe de 445 M$ à la plateforme e-commerce Paytm Mall, la valorisant 1,9 Md$. Le japonais injecte 400 M$ pour obtenir 21,1 % du capital, tandis que Alibaba complète le solde pour rester le plus important actionnaire avec ses 30 %. Pour rappel, en mars 2017, le chinois s’était associé au fonds Saif pour un tour de 200 M$ au profit de Paytm Mall, les deux obtenant respectivement 36,31 % et 4,66 % des actions (lire aussi notre bulletin précédent). Fondé en 2000 par Vijay Shekhar Sharma, le groupe Paytm se spécialisait initialement dans le paiement en ligne, puis s’est lancé dans l’e-commerce en confrontant les deux principaux concurrents locaux, Amazon et Flipkart. Softbank est également un important investisseur de Flipkart. Quant à Alibaba, le groupe coté se préoccupe de sa croissance à l’international. Très récemment, il a réinjecté 2 Md$ dans sa filiale Lazada dédiée à l'e-commerce en Asie du Sud-Est et basée aujourd’hui à Singapour (lire aussi notre bulletin précédent).

- Nominations -

Avocat : Stephenson Harwood (Beijing)

Stephenson Harwood renforce sa présence en Chine. Son bureau pékinois accueille une équipe d’onze avocats spécialisés en droit boursier et marchés de capitaux, emmenée par Allen Shyu, associé. Admis aux barreaux américains, ce dernier, qui avait lancé le bureau du cabinet américain Troutman Sanders à Beijing en 2012, intervient notamment dans le cadre d’opérations de marchés de capitaux (OPA, IPO, émissions de titres etc.) sur les places hongkongaises et américaines. Présent en Chine depuis 1979, le cabinet compte actuellement 250 personnes réparties dans les bureaux de Beijing, Hong Kong et Shanghai, ainsi qu’à Guangzhou par l'intermédiaire de son cabinet partenaire Wei Tu (lire aussi l’article CFNEWS : Stephenson Harwood se renforce en Chine).

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Banque : UBS

Le groupe financier UBS compte étoffer son conseil d'administration lors de l'assemblée générale du 3 mai prochain. Le Britannique Jeremy Anderson et le Chinois Fred Hu doivent faire leur entrée dans l'organe de surveillance, alors que William Parrett abandonnera le siège au conseil d'administration pour le poste du président d'UBS Americas. Jeremy Anderson a été président entre 2010 et 2017 de l'activité Global Financial Services de KPMG International. Fred Hu, ancien de Goldman Sachs, préside quant à lui depuis 2010 le fonds Primavera Capital Group, qui s’était pour mémoire associé à Eurazeo pour apporter une enveloppe de 500 M$ à l’américain de voyages éducatifs et de séjours à l'étranger (lire aussi : Worldstrides s'envole avec un duo d'investisseurs). Les autres administrateurs du conseil de surveillance, dont le président Axel Weber, sont candidats à un nouveau mandat d'un an.

Bonne semaine à tous.

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