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Bulletin Hebdo Asie : Fram, Sharekhan, Axa, Daimler, Uber, Weetabix


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Chronique Asie, CFNEWS

L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?

 

- Les Deals -

Tourisme : Fram (France)

En difficultés financière récurrentes, Fram, le deuxième tour opérateur français derrière le Club Mediterrannée, cherche un repreneur. Le groupe chinois HNA Group (Hai Nan Airline Group), un vrai mastodonte pesant 25 Md€ de chiffre d’affaires, pourrait faire une offre sur Fram, selon un scénario qui reste à préciser. Aujourd’hui, le Comité Interministériel de Restructuration Industrielle (Ciri) a convoqué plusieurs candidats potentiels à Bercy pour étudier l'avenir de Fram.

En 2014, le groupe Fram, lancé en 1949 par Philippe Polderman, était redevenu bénéficiaire avec un chiffre d’affaires de 373 M€ (en recul de 8 % par rapport aux 408 M€ de 2013), pour un résultat net de 4,4 M€. D'un record de 611 000 clients en 2000, Fram tombera à 400 000 l’an dernier. L’année 2015 devrait afficher un bilan dans le rouge. Malgré plusieurs cessions d'établissements au Maroc et en Espagne pour juguler les pertes (lire aussi : Fram se déleste), la société toulousaine recherche des capitaux frais, les actionnaires familiaux, dont Georges Colson et sa demi-sœur Marie-Christine Chaubet, étant prêts à céder le contrôle à un nouvel actionnaire.

Jusqu’ici, parmi les prétendants à la reprise, le groupe Karavel-Promovacances, numéro un français de la vente de séjours sur internet, aurait proposé une trentaine de millions d'euros, une offre jugée «insuffisante» par les dirigeants de Fram. Également en lice, le conglomérat aérien chinois HNA Group devrait offrir davantage que Promovacances. Le chinois HNA devrait s’associer à un ou des acteurs français pour formuler une offre commune, mais aucun détail du projet n’a été divulgué. Le dossier de Fram est également suivi par Selectour Afat, le premier distributeur tiers de Fram, qui pourrait également être un partenaire potentiel dans l'offre de HNA.

En plein développement, le groupe chinois HNA, basé dans l’île tropicale chinoise de Hainan Dao (soit « l’île du sud de la mer »), convoite le fleuron toulousain pour renforcer sa présence dans le secteur du tourisme en Europe. Propriétaire de plusieurs compagnies chinoises, HNA est notamment actionnaire à 48 % du français Aigle Azur depuis 2012 (lire aussi : Aigle Azur vole avec un chinois). Cet été, il s'est emparé du suisse Swissport, prestataire de services aéroportuaires au sol, auprès de PAI Partners pour 2,7 milliards de francs suisses (2,5 Md€) (lire aussi : Swissport s'envole en Chine). Il était, par ailleurs, entré en négociations exclusives pour monter à 100 % du capital du loueur irlandais Avolon à travers sa filiale de crédit-bail aéronautique Bohai (lire aussi : HNA souhaite monter à 100 % de l’irlandais Avolon).

Services financiers : BNP Paribas / Sharekhan (France / Inde)

BNP Paribas poursuit son expansion en Inde. La banque française rachète 100 % du capital de la société de courtage de détail Sharekhan auprès du fonds newyorkais Rohatyn Group et d’autres actionnaires pour un montant confidentiel. Basée à Mumbai et créée en 2000, la cible revendique 1,2 million de clients, avec une offre de services en CIB (corporate investment banking) et la gestion de fortune (wealth management). Captant 7 % du marché indien, Sharekhan est constamment rentable depuis douze années et y dispose d’une marque en ligne réputée.
Cette transaction est la deuxième pour BNP Paribas dans le courtage de détail en Inde. En 2007, la banque française avait, pour rappel, racheté 34 % du capital d’un courtier indien, rebaptisé aujourd’hui BNP Geojit Paribas Financial Services, ce dernier revendiquant environ 750 000 clients indiens.

Assurance : Axa Hong Kong / Principal Financial (France / USA / Chine)

L'assureur Axa a finalisé la vente de ses activités de plans de retraite à Hong Kong à au groupe financier américain, Principal Financial Group, coté à New York. Le montant de la transaction s'est élevé, comme prévu lors de l'annonce de la cession en novembre, à 2,6 milliards de dollars de Hong Kong, soit environ 296 M€. Axa souligne avoir enregistré une plus-value exceptionnelle de 200 M€ à l'issue de l'opération et précise qu'elle sera comptabilisée en résultat net. Après cette cession, le groupe français entend se concentrer davantage sur les activités de prévoyance et santé et d'épargne à long terme à Hong Kong.

Automobile : Baic / Daimler (Chine / Allemagne)

Baic Motor, constructeur automobile chinois coté à Hong Kong, entame des discussions en vue d'une prise de participation dans son homologue allemand Daimler. L'opération pourrait se concrétiser d'ici la fin de l'année. Rappelons que depuis novembre 2013, Daimler détient environ 10 % du capital de Baic Motor, ce qui en fait le troisième actionnaire (lire aussi : Daimler s’invite au capital de Baic). Partenaire chinois du sud-coréen Hyundai et d’une autre marque allemande, Benz, Baic Motor se positionne à la cinquième place du marché automobile chinois. Daimler et Baic détiennent notamment une coentreprise, Beijing Benz Automotive Co. (BBAC), qui fabrique localement des voitures Mercedes-Benz. Kuwait Investment Authority et l’alliance franco-japonaise Renault-Nissan sont les deux actionnaires les plus importants de Daimler avec respectivement 6,8 % et 3,1 %.

Si les discussions se concrétisent, Baic Motor deviendra le troisième constructeur chinois à s’inviter au capital de constructeurs occidentaux. En 2014, Dongfeng avait pris une participation de 14 % dans le constructeur PSA Peugeot Citroën (lire aussi l’article CFNEWS : Peugeot convoite 3 Md€). Par ailleurs, le constructeur shanghaïen Saic est également actionnaire de l’américain GM.

Internet & VTC : Uber / Hillhouse Capital / Baidu (USA / Chine)

Uber s’entoure d'investisseurs chinois pour sa filiale chinoise Uber China, créée en février 2014. Cette dernière a réussi à lever 1 Md$ auprès de plusieurs d'entre eux, notamment le hedge fund asiatique Hillhouse Capital, Baidu, Citic Bank, China Life et Ping An Insurance. L’opération, qui valorise l’entité chinoise à 7 Md$, précèderait une introduction en bourse (en Chine) d'ici 2020. Le tour de table aura pour objectif de financer son offensive contre son concurrent chinois Didi Kuaidi, qui s’était financé le mois dernier pour 2 Md$. Les deux applications chinoises Didi et Kuadi détiennent environ 80 % de part de marché, mais l’américain Uber capte aujourd’hui une part d’environ 15 % et affiche une belle croissance. Né du regroupement de deux applications rivales de VTC, Didi Kuadi s’est déjà adossé à plusieurs grands investisseurs, notamment le fonds souverain chinois China Investment Corps (CIC) et des deux géants d’Internet Alibaba et Tencent.

La société californienne n’a pas oublié de s'implanter en en Inde, autre marché clé, en s’adossant au conglomérat indien Tata. Le montant de l'opération n'a pas été dévoilé, mais le Financial Times, citant une source au fait du dossier, estime qu'il approcherait les 100 M$.

La bataille des VTC s’est également étendue en Asie du Sud-Est. L’opérateur de VTC local GrabTaxi, concurrent direct d'Uber, a fait une levée le mois dernier de 350 M$ auprès d’investisseurs chinois et japonais : China Investment Corp (CIC) et Softbank, accompagnés de l’américain Tiger Global Management. Depuis sa création en 2011, la jeune société, basée aujourd’hui à Singapour, a levé au total 700 M$ lors de ses cinq tours de table. GrabTaxi est aujourd’hui actif dans 21 villes à travers 6 pays en Asie du Sud-Est (Malaisie, Philippines, Thaïlande, Singapour, Vietnam, Indonésie).

Agroalimentaire : Baring PE Asia / Lion Capital / Weetabix (Angleterre / Chine)

Le fonds asiatique Baring PE Asia, spin-off du néerlandais ING Group depuis 2000 et gérant plus de 9 Md$, rachète 40 % de Weetabix, le producteur anglais de snacks et petits-déjeuners à base de céréales complètes, auprès du fonds britannique Lion Capital pour un montant confidentiel. Ce dernier réalise ainsi sa sortie complète de Weetabix.

Née en 1932, la cible dispose de plusieurs marques populaires, notamment Weetabix, Alpen, Ready Brek, Weetos. Ces marques sont commercialisée dans 87 pays à travers le monde. Fort de 120 milliards de yuans de chiffre d’affaires en 2014 (19,5 Md$), le conglomérat public shanghaïen Bright Food reste actionnaire majoritaire avec ses 60 % du capital. Pour rappel, en 2012, Bright Food avait acquis cette part du capital auprès de Lion Capital sur une base de valorisation de 1,2 Md£ (lire aussi : Bright Food devient actionnaire majoritaire de Weetabix).

Bonne semaine à tous.

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