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Bulletin Hebdo Asie : Mazars, Big C, Pro Skips, Mercuria, Happy Juzi, JD Finance...


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Chronique Asie, CFNEWS

L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?

- Les Deals -

Services & Conseils aux entreprises : Mazars / ZhongShen ZhongHuan (France / Chine)

Fort d’un chiffre d’affaires de 1,252 Md€, le groupe d’audit Mazars intègre son homologue chinois ZhongShen ZhongHuan, lui rajoutant 100 M€ de revenus supplémentaires. Présent sur le marché depuis 1997, Mazars multiplie, à travers cette opération, ses effectifs par six en Chine et y revendique 1 800 salariés - sur 17 000 à travers le monde -, dont 83 associés repartis entre 15 bureaux chinois. Fondée en 1987, la cible est issue d’un cabinet d’audit public, qui était placé sous la direction du ministère des Finances chinois et de la Trésorerie de la municipalité de Wuhan (centre de la Chine). Elle est reconnue pour son expertise des services financiers, notamment dans les secteurs banque et assurance. Le nouvel ensemble devrait y développer son offre auprès des groupes bancaires chinois auxquels le gouvernement chinois imposera à compter de 2018 une rotation obligatoire de leurs auditeurs. Pour rappel, en novembre dernier, ZhongShen ZhongHuan avait tenté de fusionner avec son homologue pékinois China Audit Asia Pacific CPA LLP, l’opération n’a toutefois pas abouti, pour une raison inconnue.

Mazars étend activement son périmètre à l’international. Très récemment, il avait finalisé l’intégration du cabinet australien, basé à Sydney, Duncan Dovico. Au début de l’an dernier, il avait également eu un rapprochement avec le cabinet d'Outre-Rhin Roever Broenner Susat. Pour l’exercice 2014-2015, la croissance externe a contribué de l'ordre de 6 % à son chiffre d’affaires, en progression de 15,9 %.

Distribution : Big C Supercenter / Casino (Thaïlande / France)

Sous une grande pression financière, le groupe Casino a décidé de lever le pied en Asie, en cédant sa part majoritaire dans le groupe thaïlandais coté Big C Supercenter, présent notamment en Thaïlande et au Vietnam. Après une chute de plus de 40 % de son cours de bourse l’an dernier, le groupe Casino affichait, par ailleurs, une baisse de ses performances au Brésil et en France. En raison d'une inquiétude sur l'endettement, le groupe est menacé par Standard & Poor's d'une dégradation de sa note de crédit. Il a dévoilé en décembre dernier un plan de désendettement de 2 Md€, le deuxième en six mois (lire aussi notre bulletin Amérique Latine : Casino cède CBD à Exito). Casino détient 58,6 % de Big C Supercenter - numéro deux de distribution en Thaïlande - dont la capitalisation boursière s’élève à environ 5,5 Md$ (plus de 5 Md€). Comptant 734 magasins, ces activités, très rentables, représentaient un chiffre d’affaires annuel de 2,223 Md€ pour le groupe. Les actifs vietnamiens sont estimés à au moins 750 M$, selon des sources proches du dossier.

Conglomérat thaïlandais immobilier et de distribution, Central Group pourrait faire une offre sur Big C Supercenter. Central en détient déjà 25 % via la holding de la famille Chirathivat, fondatrice des Big C et de Central Group. Pour mémoire, la famille Chirathivat avait cédé sa part majoritaire au groupe Casino en 1999. Présent également sur le vieux continent, le thaïlandais Central est propriétaire des trois enseignes : l’allemande KaDeWe (50,1 %), l’italienne La Rinascente (100 %) et la danoise Illum (lire aussi : Central Group prend le contrôle de KaDeWe).

Produit & services industriels : Konica Minolta / Dactyl Buro et OMR (Japon / France)

Né après la fusion de deux japonais en 2003 : Konica et Minolta, le groupe de photographie et d'image Konica Minolta acquiert deux sociétés tricolores Dactyl Buro et OMR. Ces derniers ont déjà opéré un rapprochement en 2010 sous la houlette de leurs dirigeants respectifs, Michel Tatin et Marc Sevestre. L’ensemble offre un panel de services couvrant l’impression, l'infogérance et services managés, les télécoms, les services d’infrastructure, l’intégration de logiciels et de matériels, la formation, le conseil et l’audit. Présent dans 29 départements, il a réalisé un chiffre d’affaires de 72 M€ avec un effectif de 300 personnes. Conseillé par Fidal, l’acquéreur japonais exploite un réseau de vente composé de 10 implantations régionales et de 120 concessionnaires ou revendeurs. Son entité française emploie 1500 salariés et a enregistré un chiffre d’affaires de 400 M€.

Cleantech : Suez / Pro Skips (France / Australie)

Après l’acquisition de Sembsita Pacific, Suez poursuit son développement en Australie avec l’achat du groupe familial Pro Skips. Située à Burleigh Heads dans le Queensland, la cible se focalise sur les activités de gestion et de recyclage des déchets pour le marché de la construction et de la démolition.

Consommation : GE Appliances / Haier (Etats-Unis / Chine)

L’américain General Electric a sélectionné Haier parmi les candidats à la reprise de son activité d’électroménager à l’issue d’une mise aux enchères, dont un prétendant est son compatriote Midea. Le groupe chinois Haier devrait débourser 5,4 Md$, représentant environ dix fois l'Ebitda. Cette cession pourrait apporter 0,2 dollars de dividende hors taxe par action au profit du groupe General Electric. Pour rappel, en décembre dernier, en raison du veto des autorités américaines, GE a dû abandonner sa cession des activités électroménager au suédois Electrolux - qui partage le leadership sur le marché américaine avec la marque locale Whirlpool - pour 3,3 Md$. Grâce à ce rejet, l’américain GE, conseillé par Goldman Sachs et Sidley Austin, voit l'offre augmentée de 2 Md$. Pesant environ 5,9 Md$ de revenus, la cible GE Appliances dispose d’un réseau de 9 sites de production aux États-Unis. A travers cette acquisition, Haier, représenté par White & Case, augmentera nettement sa couverture géographique. Il devrait contracter plus de 3 Md$ de crédits pour réaliser cette acquisition, auprès notamment des trois banques: Bank of America Merrill Lynch, China Development Bank et China Construction Bank, le solde sera complété par fonds propres. Si l’opération aboutit, Haier souhaite conserver la marque GE Appliances, le siège social situé aujourd’hui à Louisville dans l'État du Kentucky, à l'Est des Etats-Unis et le management.

Matières premières : Mercuria / ChemChina (Suisse / Chine)

Seulement une semaine après l’annonce de l’acquisition de l’allemand KraussMaffei pour 925 M€, le géant chimique chinois ChemChina, propriétaire de la marque italienne Pirelli, va prendre une participation de 12 % dans le groupe de négoce suisse Mercuria (lire aussi : ChemChina s’empare de KraussMaffei). Aucun détail financier de la transaction n’a été divulgué. Née en 2004 et basée à Genève, la cible, négociant de produits énergétique, a généré 105 Md$ de revenus, selon le Financial Times, pour l’exercice clos en mars 2014, pour un résultat avant taxe de 303 M$. C’est la première fois que Mercuria - contrôlé depuis sa naissance en 2004 jusque-là par ses fondateurs, Marco Dunand et Daniel Jaeggi, ainsi que de nombreux cadres - accueille un actionnaire extérieur. Cette entrée du capital du groupe chinois, orchestrée par Morgan Stanley, était évoquée depuis deux ans par ses dirigeants.

L’opération permettra au suisse Mercuria de prendre position sur le marché chinois un an après avoir repris, au prix de 3,5 Md$, les activités de négoce de matières premières de JP Morgan Chase aux Etats-Unis. Le groupe public chinois renforce ainsi sa présence internationale au moment où le gouvernement ouvre ses marchés pétroliers à davantage d'importations.

Média : Happy Juzi / Ventech / Zhen Fund / Matrix Partners (Chine / France)

L’agence chinoise dédiée aux informations « gossip » Happy Juzi s’entoure du fonds français Ventech pour son deuxième tour de table de 15 M$. Ses deux investisseurs historiques Zhen Fund et Matrix Partners ont remis au pot. En comptant une équipe d’une cinquantaine de rédacteurs journalistes, l’agence chinoise suit notamment les actualités dans le show-biz, et publie également d'informations pour la jeunesse au sujet de la mode etc.

Fintech : JD Finance (Chine)

Filiale financière en ligne de l’e-commerçant chinois JD.com, JD Finance lève 6,65 milliards de yuans (930 M€) pour son premier tour de table auprès de Sequoia Capital, du fonds chinois Harvest Investments et de l’assureur chinois Taiping Insurance. Coté au Nasdaq, JD.com, fort d’une vingtaine de milliards de dollars de revenus mais toujours déficitaires depuis sa création, est un concurrent direct du géant Alibaba. Créée il y a seulement deux ans, sa filiale est valorisée, via ce tour, à 46,65 milliards de yuans (6,5 Md€). Ses activités digitales couvrent la supply chain finance, le crédit à la consommation, la gestion de patrimoine, le crowdfunding, la plateforme de paiements, le courtier d’assurance et boursier etc. Son concurrent Ant Financial - affilié au géant de l’e-commerce chinois Alibaba - s’était, l’an dernier, entouré de China Development Bank Capital, branche d’investissement de China Development Bank, et du Fonds de Sécurité Sociale chinois sur une base de valorisation de 45 Md$ (lire aussi : Ant Financial est valorisé à 45 Md$).

Ces deux acteurs doivent rivaliser encore avec un autre acteur du marché : Tencent Holdings, coté à Hong Kong. Leader chinois dans les jeux en ligne et les réseaux sociaux, ce dernier est également en tête dans le secteur mobile avec son application populaire WeChat, comptant environ 650 millions d’utilisateurs, selon TeChinAsia.

Bonne semaine.

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