CANVIEW

Bulletin Hebdo Asie : Ping An Bank, SMCP, CTI, Total, Starwood...


| 1671 mots

Chronique Asie, CFNEWS

L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?

 

- Les Deals -

Capital-investissement : Ping An Private Banking / Idinvest (France / Chine)

La division banque privée de la Ping An Bank (coté à Shenzhen) signe un protocole d'accord (MOU) avec le fonds Idinvest en vue de mettre en place un partenariat stratégique. Cette coopération intervient dans un contexte où les bourses asiatiques, notamment chinoises, sont secouées par des craintes sur la croissance ralentie dans la région. Elle permettra surtout aux chinois fortunés de diversifier leurs placements en Europe. La banque a déjà noué des partenariats avec des institutions comme l’anglais Schroder, l’américain Legg Mason ou la Liechtenstein Global Trust bank. Elle bénéfice des ressources et du réseau de sa société mère Ping An Bank, l’une des premières banques chinoises privées. Cette dernière est elle-même l’une des filiales de l'assureur chinois Ping An Insurance, coté à la fois à Shanghai et Hong Kong. A juin dernier, il comptait 167 millions de clients pour un effectif de 798 000 personnes et ses actifs s’élèvent à 4630 milliards de yuans (environ 710 Md$). Pour Idinvest, c'est l'occasion de développer de nouveaux fonds ad hoc.

Pour rappel, l'an dernier, Idinvest avait déjà lancé une plateforme d'investissement, dédiée aux sociétés européennes avec des fonds issus d'investisseurs chinois. Parmi eux figurent China Merchants Bank, CIIC (China International Industry & Commerce Co.) et Shanghai Shentong Metro (lire aussi : Chance se lance en Europe).

Mode : SMCP / Shandong Ruyi (France / Chine)

La cession de SMCP au chinois Shandong Ruyi est évoquée dans plusieurs journaux, mais aucune partie ne souhaite encore la confirmer. Le Financial Times déclare que le fonds KKR cède sa part au géant textile chinois Shandong Ruyi sur une base de valorisation de 1,3 Md€; le projet IPO, lancé au début du mois, étant donc abandonné. Dans les années 1980, les deux sœurs Evelyne Chétrite et Judith Milgrom ont créé la marque Sandro, Milgrom a en outre lancé une autre marque Maje. Le groupe s’est formé en 2009 avec le rachat de Claudie Pierlot. KKR a pris le contrôle à travers une transaction LBO sur une base de valorisation de 650 M€ auprès de L Capital (aujourd’hui L Catterton) et de Florac. Les actionnaires comptaient réaliser leur sortie à travers une IPO à Paris. Selon les documents rendus aux autorités françaises, KKR détient 69,8 % du capital avec 78,8 % du droit de vote, les deux fondatrices en possèdent un peu plus de 21 % avec 14,6 % du droit de vote. Exploitant un réseau de 1100 magasins, le groupe avait enregistré l’an dernier un chiffre d’affaires de 675 M€, soit une hausse de 33 %, pour un Ebitda de 107 M€, en augmentation de 44 %. Le président du groupe Daniel Lalonde a indiqué, lors du dépôt de dossiers, que la levée en bourse pourrait atteindre entre 150 et 175 M€ et aurait pour objectif de réduire l’endettement, dont le montant total s’élevait à 290 M€.

Basé à Jining (dans la province du Shandong, à l’est de la Chine), Shandong Ruyi Group est un groupe chinois dédié au textile générant environ 4 Md€. Il avait acquis en 2012 la ferme en coton Cubbie Station en Australie pour 232 M$. En Europe, il est propriétaire de l’allemand Peine Gruppe, couturier de costumes pour homme, coiffant deux marques, Barutti et Masterhand. Avant le projet d'IPO de SMCP, le groupe chinois avait déjà entamé des discussions, mais l’accord n’a pas été conclu en raison du désaccord sur la valorisation et la part du capital préservée pour les deux fondatrices. Les deux sœurs Evelyne Chétrite et Judith Milgrom souhaitent rester au capital. Par ailleurs, le fonds anglais Lion Capital, détenteur de nombreuses marques, telles que American Apparel, Jimmy Choo, Hema, Picard et Alain Afflelou, s’était également penché sur le dossier.

Industrie : Yantai Taihai / Manoir Group / CTI (Chine / France)

Le groupe privé chinois Yantai Taihai prend une participation majoritaire, via sa filiale française depuis 2013 Manoir Group, dans le groupe CTI. Fondé en 1987, CTI dispose de trois sites dans la Manche et l’Eure pour 400 personnes. Affichant un chiffre d'affaires de 50 M€ l'an dernier, il intervient dans la chaudronnerie et la tuyauterie industrielle à destination du marché du nucléaire, de la pétrochimie et de l’agroalimentaire. Il était détenu majoritairement par ses dirigeants, accompagné par des fonds Unexo et NCI Gestion. La transaction permet notamment de tisser des synergies entre CTI et Manoir Group dans le secteur nucléaire civil ou d’accéder au marché chinois. En tant que premier marché nucléaire au monde, la Chine prévoit de construire 300 réacteurs d’ici 2030 pour la transition de sa production d’énergie vers le nucléaire pour réduire la pollution de l’air.

Médical : In’Tech Medical / Ortho Solution (France / Malaisie)

Soutenu par TCR Capital et Arkéa CI, le fabricant d’instruments chirurgicaux In’Tech Medical acquiert le malaisien Ortho Solutions pour s’ouvrir le marché asiatique. C'est son second build-up depuis sa reprise par TRC Capital et son co-investisseur Arkéa Capital Investissement en 2012 (lire aussi : In’Tech Medical s’implante en Asie).

Energies Solaires: Total / Ise Foods (France / Japon)

Total et sa filiale de l’énergie solaire SunPower vont construire une centrale solaire photovoltaïque de 27 mégawatts au Japon dans la ville de Nanao, située dans la Préfecture d’Ishikawa. Le projet se concrétise grâce à une coopération avec leur partenaire ISE Group, qui détient 50 % du projet, les français détiennent à part égales les 50 % restants. La centrale sera financée par Sumitomo Mitsui Banking Corporation (SMBC), mandaté chef de file du financement du projet. La construction, sur 25 hectares de terrain appartenant à Ise Group, vient de commencer et la mise en service est prévue au début 2017. Au cours des 20 premières années d’exploitation, la centrale devrait générer environ 29 gigawatts-heure (GWh) par an, ce qui permettra de répondre aux besoins d’environ 9000 foyers de la région. Surtout, elle utilisera les panneaux solaires de SunPower Corporation, qui produisent 60 % plus d’énergie que des panneaux conventionnels pour la même surface. Après la catastrophe de Fukushima en 2011, le Japon souhaite une transition vers les énergies propres.

Hôtelier : Starwood (Etats-Unis)

La bataille pour s’emparer des enseignes comme Sheraton, Westin ou le Prince de Galles se poursuit. Le consortium emmené par l’assureur chinois Anbang relève son offre à 14 Md$ (totalement en cash) contre son offre initiale de 13,2 Md$. Cette proposition est de 400 M$ plus élevé que l’autre prétendant américain Marriott en numéraire et en action. Les analystes cités par des média occidentaux se méfient de la capacité de financement d’Anbang pour mener à terme cette opération. Le magazine privé chinois Caixin estime que cette transaction pourrait être rejetée par les autorités chinoises, car selon les lois en vigueur en Chine, les assureurs ne peuvent investir au maximum que 15 % de leurs actifs gérés à l’étranger. (Le chinois Anbang s'est retiré des enchères vendredi 1/4/2016.)

Mode : Belle International / Replay (Chine / Italie)

Coté à Hong Kong, le groupe chinois de chaussures Belle International entreprend sa diversification d'activités, en prenant 29 % du capital de Fashion Box SpA, propriétaire de la marque italienne de jeans Replay. Cette part est rachetée auprès de la famille fondatrice Claudio Buziol pour un montant confidentiel. Fashion Box SpA a affiché un chiffre d’affaires de 204 M€, dont 87 % provenant des marchés internationaux. Par ailleurs, Belle et Replay vont créer une joint-venture pour accélérer le développement de Replay sur le marché chinois. Fort d’un réseau de plus de 20 000 magasins, Belle International coiffe des marques populaires de chaussures sur le marché chinois, telles que Belle, Teenmix et Staccato, il possède également deux marques japonaises : Moussy et Sly.

Mode : Princesse Tam-Tam (France / Japon)

Propriétaire de la marque Uniqlo, le géant textile japonais Fast Retailing décide de stopper la commercialisation de la marque tricolore de lingerie Princesse Tam Tam dans l’Archipel. Situé à Setagaya ward de Tokyo, le dernier magasin de l’enseigne a fermé ses portes le weekend passé. Pour mémoire, le groupe japonais avait acquis la marque en 2006 pour environ 10 milliards de yens (soit 89 M$) quelques mois après s’être offert la marque Comptoir des cotonniers. Princesse Tam Tam vise à une clientèle femme de 20 à 40 ans et exploite 140 magasins dans le monde, essentiellement en France. La marque avait lancé sa première boutique en 2012 dans le quartier chic à Tokyo Ginza, puis elle avait ouvert deux boutiques dans l’Archipel et avait mis en place une plateforme e-commerce, mais elle avait toujours du mal à saisir le cœur des jeunes japonaises. Selon le Nikkei, les marques que Fast Retailing avait rachetées, telles que l’américaine J Brand et la française Comptoir des Cotonniers, ont affiché une croissance moins importante que celle le groupe japonais avait escomptée.

Libre échange entre la Chine et l’Israël

La Chine et l’Israël entament des discussions pour mettre en place une zone de libre échange. L’accord pourrait être conclu d’ici un an. La Chine a déjà noué le libre échange avec une vingtaine de pays, dont la Nouvelle Zélande, l’Australie, la Corée du Sud, la Suisse et l’Islande. Les discussions avec la Suède sont toujours en cours.

Une information à nous soumettre pour ce Bulletin Asie ? Écrivez nous à : chao.zhang@cfnews.net

CFNEWS propose désormais une API REST. Accédez à l'ensemble de nos articles et nos données depuis votre CRM. Pour plus d'informations, contactez abo@cfnews.net