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Bulletin Hebdo Asie : STI, Secco, Didi, Romaco, SG Holding...


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Chronique Asie, CFNEWS

L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?

- Les Deals -

Semi-conducteur : IMI / STI Enterprises (Royaume Uni / Philippines)

Le sous-traitant philippin Integrated Microelectronics Inc. (IMI) s’empare de 80 % du capital de son homologue britannique STI Enterprises pour un montant confidentiel. Ce dernier propose l’assemblage de composants sur cartes et l’intégration de systèmes. Basé à Londres et pesant 50 M€ de revenus, il dispose des deux usines situées au Royaume-Uni (426 personnes) et d'une usine aux Philippines (289 personnes). Fondé en 1980 et situé à Laguna, l’investisseur philippin IMI est une filiale d'Ayala Corporation, un conglomérat familial.

Pétrole : BP / Secco / Sinopec (Grande Bretagne / Chine)

Le groupe pétrolier britannique BP vend sa part de 50 % dans Secco - un important producteur d'éthylène, de propylène et de polymères - à Gaoqiao Petrochemical, une filiale du pétrolier public chinois Sinopec, pour 1,68 Md$. L'acquéreur est le coactionnaire du britannique au sein du shanghaïen Secco. La transaction devrait aboutir d'ici la fin de l'année. Fondée en 2001 et basée aujourd’hui à Shanghai, la cible représentait un investissement total de 2,7 Md$ depuis sa création. Dans les comptes 2016, elle a enregistré un résultat net de 301 M$. Au 31 décembre 2016, la valeur brute des actifs liés à cette transaction ressortait à 993 M$. La major pétrolière conserve trois autres sites pétrochimiques en Chine, opérés en joint-venture, et a prévu d'utiliser le cash réuni via de cessions pour ses besoins généraux. Pour rappel, après une explosion et un incendie en 2010 sur la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon (dans le golfe du Mexique), BP devrait effectuer plusieurs cessions afin de rembourser les amendements aux États-Unis, s’élevant à près de 62,6 Md$.

VTC : Didi (Chine)

Le géant du VTC chinois Didi orchestre un méga tour de 5,5 Md$ auprès du japonais SoftBank, de ses compatriotes China Merchants Bank et Bank of Communications ou encore du VC prestigieux Silver Lake Kraftwerk sur une valeur de 50 Md$. Parmi les acteurs non-cotés chinois, la cible est ainsi mieux valorisée que le fabricant chinois de smartphones Xiaomi (46 Md$ en 2014) mais derrière le géant de la fintech Ant Financial (supérieur à 60 Md$ de valorisation), affilié au groupe Alibaba. Né en 2015 de la fusion de deux applications concurrentes, Didi compte aujourd’hui plus 400 millions d'usagers avec une présence dans plus de 400 villes chinois. En Chine, il contrôlait début 2016 pas moins de 99 % du marché des réservations de taxi en ligne et autour de 87 % de celui des VTC, ses applications enregistrant 20 millions de courses quotidiennes. L’été dernier, Uber s’était retiré du marché chinois en cédant à Didi ses activités du pays pour posséder à une détention croisée. Entouré des investisseurs réputés comme Alibaba, Tencent et le fonds souverain chinois China Investment Corp ou encore Apple, Didi avait levé depuis sa naissance au total plus de 10 Md$ mais n’a jamais publié son rapport financier (son rival Uber a enregistré une perte de 2.8 Md$ l’an dernier).
La nouvelle levée soutiendra l’ambition internationale du VTC chinois, notamment en Amérique Latine, où il avait investi 100 M$ dans son homologue brésilien 99 (ancien 99 Taxi) au début de l’année (lire aussi notre bulletin précédent). Par ailleurs, Didi souhaite également renforcer sa présence dans les technologies “à la mode” comme le véhicule autonome et l’intelligence artificielle. Pour mémoire, le chinois avait par ailleurs monté un club "anti-Uber" avec l’américain Lyft, l’indien Ola ou encore l’asiatique du Sud-Est GrabTaxi, dans lesquels Didi en détient des parts minoritaires.

Équipement pharmaceutique : Romaco / Truking / DBAG (Allemagne / Chine)

L’équipementier pharmaceutique chinois Truking Group débourse 150 M€ pour obtenir 75,1 % du capital de son homologue allemand Romaco auprès du fonds outre-Rhin Deutsche Beteiligungs AG (DBAG) gérant 1,8 Md€ et basé à Francfort. Spécialisé dans les équipements pour une cinquantaine de clients pharmaceutiques, il appartenait au fonds DBAG depuis avril 2011, lequel l'avait acheté au groupe américain coté à New York Robbins & Myers. Avec le soutien du fonds, il avait effectué trois acquisitions : Romaco Kilian, Romaco Innojet et Medipac AB et une cession, FrymaKoruma. Son chiffre d’affaires a doublé pour atteindre 134,3 M€ l’an passé. Fondé en 2000 et coté aujourd’hui à Shenzhen, l’investisseur chinois, dédié à l’équipement pour la fabrication de médicament liquide, est toujours entre les mains du fondateur Yue Tang. Avec un effectif de 2600 personnes en Chine, il a affiché l’an dernier 154 M€ de revenus.

Industrie : ZJM, CRCI / SG Holding (Chine / Allemagne)

Coté à Shanghai et Hong Kong, le chinois Zhengzhou Coal Mining Machinery Group (ZJM) s'est associé à son compatriote China Renaissance Capital Investment (CRCI), cofondé par Crédit suisse First Boston et Qiu Zilei - l’ex-CFO du pétrolier public CNOOC -, pour racheter à l'allemand Robert Bosch ses activités de démarreurs et de générateurs. Regroupée au sein de Robert Bosch Starter Motors Generators Holding (SG Holding), la cible est valorisée 545 M€ en numéraire. En comptant aujourd’hui environ 7 000 salariés, dont un bon millier en Allemagne et les autres repartis entre 16 sites dans 14 pays, elle affiche environ 1,4 Md€ de chiffre d’affaires d’après le quotidien « Frankfurter Allgemeine Zeitung ». L’opération permettra à SG de s’implanter en Chine, le premier marché automobile mondial, ainsi que au chinois ZJM, équipementier principalement pour les secteurs minier, diversifier ses activités.

Services Financiers : HNA / Deutsche Bank (Chine / Allemagne)

Le conglomérat aérien et hôtelier chinois HNA Group détient désormais environ 9,9 % de la Deutsche Bank via son véhicule C-Quadrat, en devenant le plus important actionnaire. Après l’entrée au capital à 3,04 % en février dernier, l’investisseur chinois a remonté ses parts à 4,76 % en mars dernier (lire aussi notre bulletin précédent). Lors de l’entrée au capital, il avait indiqué son projet de prise de participation progressive dans la banque allemande mais sous le seuil de 10 % du capital. Pour rappel, la banque compte aujourd’hui un autre grand actionnaire, l'américain BlackRock, dont la participation s'élève à 5,88 % selon le Financial Times.

- Nominations -

Avocats : Adamas (New Delhi)

Avocat admis au barreau de Paris, Amair Farooqui (photo ci-contre) est nommé représentant du cabinet Adamas à New Delhi en succédant à Anne Coulon-Rana. Diplômé de Cambridge, il a débuté sa carrière dans le secteur de la télécommunication en tant que juriste d’affaires chez Orange, puis a poursuivi son parcours au sein d'Exxon Mobil à Paris. Il a intégré le cabinet Adamas l'an dernier pour apporter ses expertises à l'India Desk - créé en 2013 -, l’un des rares cabinets disposant d’un tel bureau dans l'Hexagone. Né à Lyon en 1969, le cabinet d'avocat, en comptant aujourd'hui 70 collaborateurs repartis à Lyon, Paris, Bordeaux, Beijing, Shanghai et Delhi, dont 21 associés, a récemment conseillé le fonds chinois IDG Capital Partners dans l'investissement de 100 M€ contre 20 % dans le club de football OL Groupe (lire aussi : OL Groupe fait entrer un chinois).

Bonne semaine à tous.

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