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La semaine vue par Diogène : Grèce, Espagne, PAI, Actis, Vatican, Dewey...


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Grand prix de Monaco avec Surprise. Surprise est une délicieuse slovaque, étudiante à Saclay en physique nucléaire, qui n’aime pas particulièrement les voitures mais adore Monaco, surtout l’hôtel de Paris. Grand prix automobile un peu ennuyeux (contrairement aux Grands Prix CFnews) avec la victoire ennuyeuse d’un certain Webber. Tout de suite après direction Cannes pour le palmarès. Dans la voiture, j’ai bien essayé, mais impossible d’expliquer à Surprise le Private Equity. Arrivée à Cannes sous l’orage. Croisette inondée. Tout le monde déjà parti. Palme d’or, qui statue sur une sélection plutôt ennuyeuse elle aussi, à Haneke pour « Amour », un film sur la difficile question et attitude face à la perte d’autonomie. Comment dit-on « amour » en Slovaque ?

Vatican :

Scandale ... Le président de la banque, plus connu sous le nom d’Institut pour les Œuvres Religieuses (IOR), Ettore Gotti Tedeschi, a été désavoué pour "n'avoir pas su remplir certaines fonctions de première importance", et a du démissionner. Le conseil d'administration de la banque a, en effet, "adopté à l'unanimité un vote de défiance de son président" a précisé le Saint-Siège. Les "Banksters" sont partout.

Grèce :

Les fonds institutionnels sont tous en train de sortir de leurs actifs européens de peur de la "grexit" : une sortie de la Grèce de la zone euro. On peut dire que les grecs nous auront bien occupé cette année. A Mykonos, les réservations ont chuté de plus de 60 % (principalement des allemands qui ont peur d’être dépouillés de leurs chers euros, me dit Tante Maraki). Dur pour mon ami Nikolas, barman à la Petite Venise.

Espagne :

Panique au pays de la tortilla. Les taux d’emprunt internationaux sont au plus haut (5,11% de plus que l'Allemagne) et se rapprochent de la barre fatidique des 7 %, taux qui annonce la chute (et quand la tortilla chute, elle est fichue). Ce matin, le gouvernement vient de se faire retoquer par la BCE au sujet de son plan de sauvetage de Bankia. Ah, et puis il y a les régions qui maintenant demandent de l’argent. Ainsi la Catalogne qui serait au bord de la faillite. Rajoy semble désemparé et la communauté financière ne le croit plus capable de résoudre les problèmes. C’est dur de faire le ménage. Rappelons qu’une de ses amies du Parti Popular perçoit 13 salaires de la communauté d’Andalousie. Bref la panique totale qui s’est transmise aux marchés avec un CAC qui dévisse de plus de 2 % aujourd’hui. Tragique comme le Greco…

Allemagne :

Le pays est submergé par un afflux de capitaux. Les investisseurs européens ne veulent plus que de l'euro allemand comme valeur refuge. Les taux sont au plus bas. Il faut même en réalité payer pour prêter à l’Allemagne. On a raison de leur donner des leçons. Comme l’a écrit un ancien ministre allemand : "Quand l’Allemagne va-t-elle sortir de l’euro" ? Ca non plus, impossible de l'expliquer à Tante Maraki.

Special Situations :

Pendant ce temps les fonds étrangers se préparent à fondre sur l’Europe pour racheter des actifs décotés. Après la Chine qui a réussi à délocaliser toutes nos usines, voici le temps des prédateurs sur nos actifs. Bientôt il ne nous restera plus rien (sauf les plages, la SNCF et le bœuf bourguignon). Quel sentiment étrange que de devenir un pays immergé.

Redressement Productif :

Mais il y a Montebourg et son Ministère. Quand on a la pression fiscale sur le dos et l’administration qui nous étouffe de paperasses on ne peut que crier : Vive le redressement productif !

PAI :

Et pendant ce temps, PAI, après avoir expérimenté avant tout le monde le redressement productif, devrait lancer la campagne d'ici peu désormais pour lever son nouveau fonds de l’ordre de 3 Md€. LBO France aimerait bien aussi lancer le top départ (voir l'enquête CFnews du 2 mai sur les levées de fonds).

Actis :

Le méga fonds spécialisé sur l’Afrique et les pays émergés vient de réaliser une belle sortie avec la cession de 85 % de sa participation dans le plus grand « mall » d’Accra à la société Sud Africaine Atterbury Investment Holdings associée au groupe financier Sanlam.

Dewey & LeBoeuf :

Faillite pour ce réputé cabinet d’avocats, présent dans 26 pays mais accablé de dettes avec plus de 315 M$ du à plus de 5000 créanciers. Dans le but d'apporter à l'institution de gros volumes d'affaires, Dewey & LeBoeuf (voir la fiche et deal list du bureau de Paris) avait recruté des «stars» avec de gros salaires garantis. Les plus richement payés avaient obtenu jusqu'à 6 M$ par an alors que des avocats au bas de l’échelle étaient payés au lance pierre. Vanitas, vanitatis ...

Ainsi va la vie dans le non coté. Bonne semaine à tous,

Diogène (diogene@cfnews.net)

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