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La semaine vue par Diogène : Lazard, Europe, Duke Street, Clyde Bowers, FCPI...


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Froid glacial partout. Blocage des aéroports à cause d’une grève des pilotes d’Air France qui vivent sur un autre planète. L’Espagne et son ahurissant chômage des jeunes va mal. La Grèce poursuit des négociations difficiles avec les bailleurs de fonds mais on sait tous qu’un accord va être trouvé. Jubilee de la Reine du Monde en Grande Bretagne. Le CAC proche des 3500 points. L’Amérique repart. Le Dow Jones a retrouvé ses niveaux de mai 2008. L'emploi rebondit aux Etats Unis avec 243 000 créations. Sarkozy et Merkel "couple" de l’Europe, mais la reine c'est elle.

Hedge funds :

Rencontre avec de nombreux hedge funds anglo saxons cette semaine à Londres et Paris. L’Europe est à leur avis sous évaluée. Tous recherchent des opportunités. La dette « distressed » est le nouveau produit ciblée phare.

Europe :

C’est ainsi que Future Fund, le fonds souverain de l’Australie doté de 78,5 Md$ vient d’annoncer qu’il inscrivait l’Europe dans son radar d’opportunité en matière d’investissement. De même Blackstone qui avait plutôt évité d’investir en Europe durant ces cinq dernières années discerne d’énormes (« huge ») opportunités en « private equity, real estate and credit strategies » sur le vieux continent. Tony James de la Pierre Noire a ainsi déclaré au Wall Street Journal (le journal de la rue du Mur, lequel avait été dressé pour séparer les immigrants de New Amsterdam, des Indiens qui voulait les scalper). « L’Europe présente les opportunités d’investissement les plus intéressantes en 2012 ». Bon on a compris on va se faire piquer nos soldes !

Goldman Sachs :

Mais vraiment tous s’y mettent ! Ainsi Goldman Sachs a l'ambition de croître davantage en Europe, déclare le directeur général délégué de la banque d'affaires américaine." Notre objectif est résolument de gagner une part de marché encore plus grande en Europe et ce dans tous les domaines, que ce soit le courtage, l'émission d'actions et d'obligations, le conseil en fusions & acquisitions ou encore la gestion de fortunes", dit Gary Cohn, selon l'édition de samedi de Finanz und Wirtschaft. "Nous voulons être le numéro un sur tous nos marchés." Dollars dollars dollars a dans la tête ce Monsieur Cohn !

Armani :

Cocktail à la magnifique nouvelle boutique Armani rue du Faubourg Saint Honoré cette semaine. Concert privé, élégance. Pas de banquiers. Pas de crise dans le luxe.

Fiscalité :

Jamais l'épargnant n'aura subi une telle curée. Avec la hausse de deux points de la CSG sur les revenus financiers, le gouvernement porte au niveau record de 39,5% la taxation de l'épargne. Soit onze points de plus en cinq ans, la plus forte augmentation de notre histoire... De quoi faire fuir les capitaux et dissuader totalement les français de financer l'économie.

FIP/FCPI :

Pour la première fois depuis 2006, les fonds d'investissement de proximité et les fonds communs de placement dans l'innovation auraient collecté moins d’1 Md€ (IR et IS inclus sur l'année écoulée). Retour aux FCPR, mais les LPs aussi diminuent, non?? ? Que faire pour relancer le capital risque ? « Si rien n’est fait, il ne va plus y avoir assez d’argent pour financer l’innovation en fonds propres » déclarait déjà Hervé Schricke, Président de l’Afic, il y un an à 01net Entreprises. Lire aussi l'article CFnews "Collecte 2011 : une baisse de 29%"

Infrastructures :

Vinci et un consortium constitué du fonds d'investissement américain Carlyle Group et du Qatar Investment Authority (QIA) seraient les favoris pour une prise de participation de près de 40 % dans l'opérateur aéroportuaire turc TAV Tenir Havalimanlari.

Morgan Stanley :

D'après le document de référence de Facebook, Morgan Stanley apparaît comme le grand gagnant de cette introduction en Bourse, l'une des plus attendues de ces dernières années. Du coup le titre a grimpé de plus de 12 % à Wall Street, en cinq jours. L’effet Facebook qui a fait Morgan grimper.

Lazard :

La banque a annoncé lundi avoir perdu de l'argent au quatrième trimestre 2011, la baisse de ses revenus se conjuguant à l'augmentation de ses coûts. La banque d'affaires et d'investissement a publié une perte nette de 4,8 M$ (3,7 M€), à comparer à un bénéfice de 99,9 M€ sur la période correspondante de 2010. Toutes ses activités ont vu leurs revenus diminuer sur le trimestre, y compris celles de conseil en fusions-acquisitions et de gestion d'actifs. Hors éléments exceptionnels, Lazard affiche un bénéfice symbolique d'un cent par action. Dans un communiqué, son directeur général, Kenneth Jacobs, a expliqué les mauvais résultats par la volatilité des marchés, qui a réduit le nombre d'opérations de fusions-acquisitions et les performances de la gestion d'actifs. Ces métiers lucratifs deviendraient-ils "lazardeux" ?

Duke Street :

Le fonds de LBO a annoncé la semaine dernière qu’il renonçait temporairement à la levée de son véhicule (estimé à 850 M€) pour dorénavant proposer aux investisseurs des opportunités « deal by deal ». Cela reflète la difficulté de certains fonds « mid-market » dans la levée de fonds où les efforts de marketing sont plus longs et plus couteux face à des investisseurs qui à la fois recentrent leurs stratégies sur un nombre limités de fonds mais aussi deviennent rétif à s’engager dans des fonds bloqués sur une période de dix années. Mais l’investissement « deal by deal » est aussi un modèle que privilégie de plus en plus une nouvelle classe d’investisseurs (notamment family office), ces derniers ayant alors la liberté d’analyser l’opportunité sur laquelle ils ont de fait plus de visibilité. Bon en fait c’est « apporte moi des deals et je verrai ».

Blackstone :

GSO la filiale spécialisée dans la dette du groupe de la Pierre Noire a en revanche stoppé la levée de son fonds mezzanine qui a déjà atteint 4 Md$ et s’apprête à marketer son second fond retournement ciblé sur l’Europe. Ah l’Europe !

Clyde Bowers Capital :

Clyde Bowers Capital, le fonds écossais qui possède une forte spécialisation industrielle a lui aussi levé sans problème son troisième fonds à 420M£. Ce fonds possède la caractéristique d’être très impliqué dans les investissements qu’il opère. C’est d’après Jim McColl, son président, la clef du succès. Celui-ci déclare : Le succès de cette levée de fonds illustre le nouveau monde du Private Equity”. Les modèles du passé se reposaient sur une grande expertise dans les montages financiers mais les investisseurs d’aujourd’hui recherchent de la valeur ajoutée provenant de l’implication de l’équipe opérationnelle ». Il ajoute « il est peu probable que les vieux modèles des fonds qui apportent de l’argent sans aucune expertise opérationnelle réapparaissent ». Bon, puisqu’il le dit.

Etude qui ne sert à rien :

Une nouvelle étude s’attaque à l’idée reçue du capital-investissement destructeur d'emplois. Ainsi le Professeur Steven Davis de l'Université de Chicago Booth School of Business, a mené une étude sur les opérations de capital-investissement aux Etats-Unis, en étudiant quelques 3200 cas de 1980 à 2005. Cette étude démontre que même si des pertes importantes d'emplois surviennent dans les années de transition du public au privé, en particulier dans les domaines de la vente au détail et des services, il y existe également un important mouvement de création d'emplois à long terme. Bon on s’en doute. Mais, comme nous le disait récemment par téléphone le professeur Andrea Bihermusli de l’Université de Neufchâtel à qui nous parlions de ces études, « C’est vraiment très intéressant. A Neufchâtel nous étudions justement la question de savoir si les entreprises en général, Private equity et Public equity confondu, sont destructives ou créatives d’emplois ».

Banksters :

UBS a prévu de verser 329 M$ de bonus à ses « Stars » pour les retenir…C'est sur si elles arrivent encore à trouver des placements non massacrés par les taxes..

Ainsi va la vie dans le non côté. Bonne semaine à tous,

Diogène (diogene@cfnews.net )

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