Chronique Asie, CFNEWS
L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?
- Les Deals -
Matériel médical : Furui, Echosens / Sino French (Midcap) Fund / OrbiMed (France / Chine)
Trois fonds internationaux s’invitent au capital d’Echosens, filiale à 100% depuis 2011 du groupe privé chinois Furui, coté à Shenzhen et basé à Huhehot (la capitale de la région autonome de Mongolie-Intérieure en Chine). Créée en 2001 et implantée à Paris, la cible est l’inventeur des appareils FibroScan pour le diagnostic hépatique et avait fait un tour de capital-risque en 2005..
Parmi les trois nouveaux actionnaires figurent Sino French (Midcap) Fund, géré par Cathay Capital (voir sa fiche et la fiche du véhicule dans nos référentiels) ; OrbiMed Advisors, fonds américain dédié aux sciences de la santé ; ainsi qu’une structure luxembourgeoise contrôlé par un chinois, Luxembourg Sunshine (Yangguang) International. La transaction se réalisera en trois volets : une augmentation de capital, une cession de la part du chinois Furui et une émission d’obligations convertibles. Le montant pre-money (valorisation avant la transaction) devrait s’élever à 140 M€. A l’issue de l’opération, la cible et son actionnaire de contrôle Furui devraient recevoir 82,54 M€ en cash, dont 30 M€ pour le français Echosens et 52,54 M€ au profit de Furui. Echosens souhaite utiliser cette levée pour la R&D et l’acquisition de technologies de pointe pour renforcer son offre de produits et de services. Furui souhaite compléter son réseau et ses services avec 52,54 M€. En effet, depuis 2013, Furui s’efforce de construire une plateforme stratégique avec des applications PC et mobile + un réseau de 100 hôpitaux connectés autour de ses activités dans les produits pharmaceutique et le matériel médical contre la maladie du foie.
Par ailleurs, la transaction aurait également pour objectif d’accélérer la croissance internationale d'Echosens sur les marchés chinois et américains, ainsi que d’améliorer l’actionnariat et la structure de gestion, ce qui lui permettrait de réaliser une IPO prochainement, selon la presse chinoise.
Après la finalisation de l’opération, Furui, qui avait déboursé 20 M€ pour racheter la totalité de Echosens, devrait rester l’actionnaire de contrôle avec ses 51 %. Gérant 500 M€, le véhicule franco-chinois Sino-French (Midcap) Fund, détiendrait 23,53 % alors que l’américain OrbiMed devrait obtenir environ 10,6 %. Selon le journal chinois Securities Time, le groupe français Echosens a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 320 millions de yuans (environ 42,8 M€), soit une hausse de 35 %, pour un résultat net de 65 millions de yuans (environ 8,7 M€).
Electronique : MC2 Technologies (France / Chine)
Avec sa caméra radiométrique, la société du Nord MC2 Technologies a séduit un Chinois, désormais majoritaire à son capital, censé l’accompagner dans son développement en Asie. Le nouvel actionnaire a repris les parts de Finovam, entré au capital peu après la création, ainsi qu’une partie de celles des fondateurs (lire aussi : MC2 Technologies voit son avenir en Chine).
Mode : New Look (Angleterre)
Plombé par un endettement lourd d’environ 1 Md£, l’anglais New Look devrait choisir son chemin : IPO ou entrée d'un ou plusieurs nouveaux actionnaires. Le journal britannique The Sunday Times a relevé que les actionnaires de l’enseigne britannique : Apax et Permira, entamaient des discussions avec plusieurs prétendants chinois : Fosun - actionnaire de référence de la marque allemande Tom Tailor et propriétaire de la marque outre-Alpes Caruso - ; CDH, et Citic Capital.
Détenue par Apax, Permira ou encore son fondateur Tom Singh, la marque anglaise avait tenté, en 2010, de se coter à la bourse londonienne, ambitionnant de lever 650 M£ sur une base de valorisation comprise entre 1,7 et 1,8 Md£. Mais l’opération était tombée à l’eau en raison des conditions de marché difficiles de l’époque. En février dernier, le groupe anglais s’était repenché sur la possibilité d'effectuer une IPO, et avait mandaté JP Morgan et Goldman Sachs pour relancer un processus, en espérant une base de valorisation d’environ 2 Md£. Exploitant un réseau de 800 magasins dans 21 pays, New Look avait, pour rappel, cédé sa marque française Mim, en novembre dernier, à une structure hongkongaise Main Asia (HK) Limited.
IT : Capgemini / iGate (France / USA / Inde)
Le groupe français de des services numériques Capgemini s'offre iGate, un acteur indo-américain d'envergure d'1,2 Md€ de revenus qu'il valorise 4 Md$. Coté au Nasdaq, la cible était principalement détenue par Apax Partners et ses deux fondateurs (lire aussi l’article CFNEWS : Capgemini fait des États-Unis son premier marché).
Services Financiers : Banque postale de Chine (PSBC) (Chine)
La Banque postale de Chine (Postal Savings Bank of China, PSBC) travaille sur son IPO prévue au début de l’an prochain, elle ambitionnerait de battre le record de son compatriote Alibaba à New York l’an dernier avec une levée de 25 Md$, selon Reuters. On ignore encore sur quelle place aura lieu la cotation. La banque d’affaires chinoise CICC et Morgan Stanley sont mandatés pour organiser le processus. La banque publique chinoise est classée en tête en termes de réseau de détail avec environ 40 000 agences, très présentes dans les zones rurales. BNP Paribas, UBS et Temasek Holdings figurent parmi les candidats intéressés par l’achat d’une participation de 10 %, lors de l’IPO, pour au moins 3 Md$. Le gouvernement chinois pourrait céder une participation très importante dans PSBC mais préfère le faire à des investisseurs stratégiques plutôt que financiers, a précisé une autre source. L’IPO de PSBC sera réalisée dans un contexte où les actions des banques chinoises surperforment puisqu'elles ont bondi d’environ 25% depuis le début de l'année malgré le ralentissement économique local et le gonflement de la dette de la Chine continentale. Le sous-indice du secteur bancaire HSHFI (HS China H-Financials Index, édité par Heng Sang) est en hausse de 23% depuis le début de l'année.
Electronique : Ratan Tata / Xiaomi (Inde / Chine)
L’homme d’affaires indien Ratan Tata, l’ancien président du constructeur automobile indien Tata, s’invite au capital du fabricant chinois électronique Xiaomi (le "petit grain de riz"). La nouvelle a été annoncée sur Twitter par Hugo Barra, l’ancien cadre de Google mais aujourd’hui vice-président international de la marque chinoise. La jeune société chinoise n’a souhaité communiquer ni la part du capital ni le montant de la transaction. Débarqué sur le marché indien en été dernier, le fabricant chinois accueille donc un premier actionnaire local. Il vise, en effet, ce troisième marché mondial des smartphones, qui est sous-équipé par rapport à la Chine. Xiaomi a ainsi présenté récemment son premier modèle dédié au marché indien et disponible uniquement localement : le Mi4i. Ce modèle propose notamment des fonctions linguistiques avec six langues parlées en Inde, pour un prix de 12 999 roupies (205 $).
Pour rappel, en décembre dernier, Xiaomi avait levé 1,1 Md$ sur une base de valorisation de 45 Md$, auprès du russe DST, du fonds souverain singapourien Gic Private, et des trois fonds chinois : Hopu, All-Stars Investment, et Yunfeng (lire aussi : Xiaomi est valorisé 45 Md$). Xiaomi est devenu la start-up la plus capitalisée et valorisée au monde, dépassant l’américain Uber, qui avait été valorisé à environ 40 Md$ lors de sa dernière levée de fonds.
Bonne semaine à tous.
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