Sur la quinzaine de deals de plus de 100 M€ recencés depuis le début de l'année, les LBO secondaires tirent encore le marché. Le faible current trading des entreprises continue de pénaliser l’activité, alors qu'aucun méga deal supérieur à 1 Md€ n'a encore été signé cette année.
Les dernières statistiques de l’Afic ont montré un net sursaut des opérations de LBO au premier semestre : plus 50 % par rapport aux six premiers mois de l’année 2012, à 1,625 Md€. Mais ce pour un nombre de transmissions équivalent, 133 au total (contre 132 au premier semestre 2012), signifiant une hausse de la taille moyenne des dossiers. Ces données viennent confirmer les résultats de notre enquête LBO réalisée à fin juin dernier (lire ci-dessous), qui constatait pour rappel un recul significatif du small cap et la bonne du tenue du large mid-cap. A ce jour, CFnews recense une quinzaine de deals sur ce dernier créneau (de 100 M€ à 1 Md€), dont quatre sur le deuxième semestre (téléchargez le tableau ci-dessous). A cette liste qui se restreint aux cibles françaises, on peut cependant ajouter en marge deux PME étrangères bien implantées en France : le fabricant britannique de crèmes glacées R&R Ice Cream et le spécialiste belge du balisage aéroportuaire ADB, tous deux repris par PAI.
Prépondérance des LBO secondaires
Parmi les dossiers du second semestre le plus gros porte sur OGF, le leader français des pompes funèbres, qu’Astorg Partners a revendu cet été à Pamplona Capital pour environ 900 M€. Vient ensuite la chaîne de parfumeries Nocibé, que Charterhouse, son propriétaire depuis 2006, vient de céder à Douglas, un homologue allemand soutenu depuis fin 2012 par Advent International (lire ci-dessous). Les deux parties, qui n’avaient pu s’entendre sur un prix cet été, viennent finalement de signer sur la base d’une valeur d'environ 500 M€. Tout récemment encore, les Laboratoires Anios, spécialisés dans la désinfection en milieu hospitalier et industriel, ont quitté le giron d’Air Liquide pour intégrer le portefeuille d’Ardian, pour un montant d’environ 350 M€. Ce LBO primaire - le plus important réalisé depuis le début de l’année - figure comme une exception dans un créneau du mid-cap largement dominé par les opérations secondaires ou ultérieures. Enfin, le groupe de pâtisserie surgelée Européenne des Desserts, dont Equistone vient de reprendre le contrôle à Azulis Capital et Céréa Partenaire, complète la liste avec une valorisation supérieure à 100 M€ (entre 100 et 120 M€), selon nos informations.
En quête de croissance
A noter qu’à l’instar de la plupart des cibles de mid-cap cette année, Européenne des Desserts possède un fort relais de croissance à l’international, où le groupe espère réaliser 25 % des ses revenus d’ici cinq ans, contre 14 % actuellement. Idem pour Laboratoires Anios, qui envisage de faire passer sa part d’activité à l’étranger de 30 % à 50 % en quatre ou cinq ans. Rien d’étonnant à cela : l’apathie de l’économie française incite en effet les investisseurs à se focaliser sur les business plan ayant une dimension internationale. Le manque de visibilité économique et les doutes sur le current trading enveniment en tout cas les négociations et alimentent les divergences sur les prix. Comme se fut le cas pour Canberra, la filiale de mesure nucléaire d’Areva, dont la vente à Astorg Partners a capoté cet été. La faiblesse des perspectives d’affaires expliquerait par ailleurs la mise en attente de deux « méga » sorties pressenties en début d’année : celle du groupe de restauration collective Elior, qui envisagerait désormais une introduction en Bourse en 2014, et celle du groupe de mode Vivarte, tous deux contrôlés par Charterhouse. Du reste, cette année, aucun dossier n’est encore venu animer le créneau du large cap (valorisation supérieure à 1 Md€), le plus important deal étant Allflex, le numéro un mondial de l’identification animale, qui est passé du giron d’Electra à celui de BC Partners pour 992 M€, en mai dernier.
En voie de sortie
Même si l’appétit des prêteurs senior a tendance à diminuer à mesure qu’approche la fin d’un exercice, quelques opérations d’envergure pourraient encore voir le jour d’ici au 31 décembre. Dans les tuyaux figurent en tout cas le leader européen du diagnostic médical Labco, dont les actionnaire minoritaires - 3i, TCR Capital, Nixen et CM-CIC Capital Finance - ont confié un mandat de vente à Rothschild & Cie fin 2012. Une autre ligne d’Astorg Partners se présenterait également à la vente, le fabricant de toitures légères Onduline, également soutenu par Abénex. Autres candidats déclarés ou officieux : le laboratoire vétérinaire Ceva, minoritairement détenu par Nixen, Euromezzanine et Sagard ; ou encore le fabricant d'ingrédients pour l'agroalimentaire Diana, contrôlé par Ardian. Enfin, le groupe de presse professionnel Le Moniteur, propriété de Bridgepoint depuis 2006, a fait en juillet dernier l’objet d’une offre de rachat de la part de son confrère Infopro Digital - soutenu par Apax Partners -, qui a reçue l'agrément de l'autorité de la Concurrence.
Téléchargez le tableau des LBO français 2013
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