Ynsect
Le producteur francilien d’insectes pour l’alimentation animale collecte une somme de 117 M€ auprès d'un pool diversifié d'investisseurs étrangers comme Astanor Ventures et Talis, aux côtés d'Idinvest Partners et Finasucre. La plupart de ses VCs historiques comme Demeter Partners et Bpifrance, mobilisant deux fonds, sont également présents.
L'année 2019 commence très bien pour Ynsect, et pourrait même se conclure d'encore plus belle manière. Le producteur francilien d’insectes annonce en effet une importante levée de fonds, de 117 M€ ; un montant qui devrait encore augmenter puisque ce spécialiste de l'alimentation animale a décidé de laisser le tour ouvert. Piloté par l'équipe parisienne de la banque d'affaires Jefferies, le décaissement de ce méga tour sera séquencé en plusieurs étapes. Il bénéficie d'une première enveloppe de 24 M€, le solde, provenant de BSA, sera encaissé au fur et à mesure de l'année. Beaucoup de nouveaux entrants participent à l'aventure, notamment étrangers, à l'instar d'Astanor Ventures, néo-structure de capital-investissement d'Éric Archambeau basée à Londres, qui mène l'opération. Il s'agit par ailleurs, pour le co-fondateur de Quadia, actionnaire historique qui remet au pot, du premier investissement avec son nouveau fonds. Autre investisseur britannique à entrer, le fonds entrepreneurial Talis Capital. Parmi les français figurent Idinvest Partners, et Large Venture, fonds géré par Bpifrance, par ailleurs déjà présent via le véhicule Ecotechnologies, qui réinvestit également. « Large Venture rejoint Ecotechnologies au capital et démontre ainsi la logique du continuum de financement de Bpifrance. Toutefois, les deux équipes ont chacune mené leur instruction du dossier », précise Yassine Soual, chargé d'investissement pour le fonds Large Venture.
200 000 tonnes de production annuelles visées
D'autres investisseurs historiques comme Demeter et le singapourien Visvires New Protein (ex New Protein Venture) participent aussi. Le tour est décidément très hétérogène, puisqu'il enregistre l'arrivée d'un industriel, Finasucre, qui intègre l'actionnariat, aux côtés de Picardie Investissement, Caisse d'Épargne Hauts-de-France Capital et Crédit Agricole Brie Picardie Expansion. « Nous voulions un tour à dimension internationale, mais également marquant un ancrage territorial », explique Antoine Hubert, l'un des co-fondateurs d'Ynsect, créé en 2011. Le choix de ces acteurs locaux se justifie ainsi par la construction d'une nouvelle usine de production d'insectes près d'Amiens, qui pourrait débuter en 2019, et qui viendra s'ajouter à celle de Dole, dans le Jura. Cette dernière, produisant annuellement une centaine de tonnes d'insectes, avait notamment été financée par le dernier tour de la société, il y a un peu plus de deux ans (lire ci-dessous). Objectif visé de ce nouvel outil, 200 000 tonnes de production par an. Par ailleurs, Ynsect, qui tait son chiffre d'affaires, revendique 70 M€ de commandes pour les quatre prochaines années.
Les marchés américains et asiatiques en ligne de mire
Pour rappel, la société élève des insectes pour produire des ingrédients comme de l'huile et des protéines, pour la nutrition des animaux de compagnie, un marché estimé à 500 Md$, ainsi que pour l’aquaculture, à l'instar d'Innovafeed (lire ci-dessous), ou encore de l'engrais pour plantes. Pour cela, la société, qui devrait étoffer son effectif actuel de 105 personnes par le recrutement d'une trentaine de salariés, dispose de vingt-cinq brevets pour protéger sa technologie. Ynsect réfléchit aussi à une implantation sur le marché asiatique ou aux États-Unis. Avant cela, il souhaite cependant boucler cette nouvelle levée de fonds, sans se fixer d'objectifs chiffrés. « La société a reçu beaucoup de marque d'intérêts. Les investisseurs qui souhaiteront nous rejoindre devront avoir une valeur ajoutée, avec notamment des connaissances du marché et de la société, à l'instar de ceux déjà présents, » conclut Gilles Schang, directeur d’investissement chez Ecotechnologies.
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Ynsect se pique d’un troisième tour (15/12/2016)
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Les tours en capital innovation de plus de 50 M€ 2018 - 2019