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Bulletin Hebdo Asie : Didi, Azimo, Kuka, ICBC, Mitsubishi Motor ...


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Chronique Asie, CFNEWS

L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?

- Les Deals -

Internet : Apple / Didi Chuxing (Etats-Unis / Chine)

Le groupe coté Apple investit 1 Md$ dans le groupe chinois de VTC Didi Chuxing (anciennement connu comme deux applications mobile Didi et Kuaidi) sur une base de valorisation de 25 Md$. Disposant du cash de 153 Md$, l’américain ne s’appuyait guère jusqu'ici sur la croissance externe. La transaction représente ainsi l’un des investissements importants dans un groupe étranger et illustre notamment une tendant de diversification d’Apple depuis les appareils électroniques vers le secteur de services. L’opération intervient également dans le contexte du ralentissement de vente d’iPhone et d’iPad sur le marché chinois, le plus important marché pour Apple.

Entouré des investisseurs de renom comme Alibaba, Tencent et le fonds souverain chinois China Investment Corp, Didi Chuxing revendique aujourd’hui 300 millions d’utilisateurs enregistrés, 11 millions de courses par jour, une présence dans 400 villes, et 87 % de parts de marché chinois - largement devant Uber en Chine -. Il s’allie notamment à des sociétés de VTC : l’américain Lyft, l’indien Ola ou encore l’asiatique du Sud-Est GrabTaxi (lire aussi notre bulletin précédent) pour établir une alliance mondiale afin de concurrencer Uber.

Fintech : Azimo / Rakuten (Angleterre / Japon)

Basée à Londres, la plateforme de transfert d’argent en ligne Azimo établit un nouveau tour de table de 15 M$, emmené par le groupe japonais d’e-commerce et de services financiers en ligne Rakuten. Les investisseurs existants eVentures, Frog Capital, Greycroft, Accion et MCI Capital ont également suivi cette levée de fonds. Fondée en 2012, la cible couvre aujourd’hui 190 pays opérant avec 80 devises. Elle prévoit d’utiliser ces ressources pour consolider sa position en Europe et accélérer son expansion en Asie. Elle renforce également sa présence dans le monde mobile avec lancement d’une nouvelle version de ses applications sous Android et iOS.

Services Financiers : ICBC Standard Bank / Barclays (Chine / Angleterre)

ICBC Standard Bank, filiale à 60 % de la plus importante banque chinois ICBC, rachète l’activité du métal précieux de Barclays pour un montant confidentiel. La cible concerne une chambre forte, achevée en 2012, avec une capacité de stockage de 2 000 tonnes d’or. La valeur du stockage représente plus de 80 Md$, équivalent à la fortune de Bill Gates.

Par ailleurs, la plus importante banque chinoise ICBC a obtenu l'accès officiel à l'association professionnelle London Bullion Market Association (LBMA), le mécanisme de fixation des prix de l'or. Elle rejoint ainsi son compatriote Bank of China et sept autres banques internationales à participer au fixing de l'or à Londres. La capital britannique est le plus grand marché mondial des métaux précieux, selon le Financial Times, représentant 5 000 Md$ de transactions d'or.

Robots industriels : Midea / Kuka (Chine / Allemagne)

Le groupe d’électroménager chinois Midea (coté à Shenzhen) lance une OPA amicale sur le fabricant allemand de robots industriels Kuka (coté à Francfort) pour 4,5 Md€, soit 114 € par titre. Le cours de l’allemand a clôturé hier à 97 €, et s’envole aujourd’hui à environ 110 euros. Détenteur de 10,2 % du capital de Kuka depuis février dernier, le groupe chinois en détient pour l’heure 13,5 %. Midea entend soutenir la croissance future de Kuka, tant en Allemagne qu'en Chine. Le siège social restera à Augsbourg (Bavière), et les sites industriels du groupe en Europe seront maintenus. Le succès de l'offre de Midea est conditionné à l'atteinte du seuil de 30 % du et aux approbations des autorités. Le groupe allemand Voith est aujourd’hui le plus important actionnaire de Kuka avec ses 25,1 %, l'homme d'affaires allemand Friedhelm Loh en possède 10 %, via la structure Swoctem GmbH.

Fort de 18,7 Md€ de chiffre d’affaires, le chinois Midea fabrique les chauffages, les ventilations, les climatiseurs ainsi que le petit électroménager comme cuiseur de riz, en comptant 100 000 salariés. L’allemand a réalisé environ 3 Md€ de chiffre d’affaires, il fabrique des robots industriels destinés aux chaînes de production et d'assemblage avec un effectif de 12 300 personnes.

Télécom : Telefonica / O2 UK (Espagne / Angleterre)

La cession de l’opérateur mobile anglais O2 UK par Telefonica est rejetée par l’autorité européenne de la concurrence (lire aussi : CK Hutchison souhaite s’emparer d’O2 UK pour plus de 10 Md€). Malgré du lobbying de plus d’un ans, le groupe hongkongais CK Hutchison Holdings, contrôlé par le magnat Li Ka-Shing, n’a toujours pas convaincu les autorités européennes. Le conglomérat hongkongais souhaiterait restructurer O2 UK au sein de sa filiale anglaise Hutchison Three UK pour devenir le leader du Royaume Uni avec 32 millions de clients, représentant une part de 41 % du marché. L’opération y réduirait notamment le nombre d’opérateurs mobiles principaux de quatre à trois. La Commissaire européen à la concurrence Margrethe Vestager estime que une basse pression concurrentielle résulte ce rapprochement, pénalisant les consommateurs. Telefonica devrait donc chercher un autre repreneur.

Chimie : ChemChina / Syngenta (Chine / Suisse)

Le groupe agrochimique suisse Syngenta prolonge l’offre de rachat lancée par le groupe public chinois ChemChina pour 43 Md$ en raison de l’absence de réponse de certaines autorités (lire aussi : ChemChina lance une OPA de 43 Md$ sur Syngenta). Il compte toujours sur une finalisation de la transaction avant la fin de l’année. L’opération avait, pour rappel, annoncée au début de février dans le cadre d’une OPA amicale, représentant la plus importante acquisition jamais tentée à l’étranger par une société chinoise. La première période de prolongation courra du 24 mai au 18 juillet.

Automobile : Nissan / Mitsubishi Motor (Japon / Japon)

Épinglé dans le scandale des manipulations de tests d’émissions, le constructeur automobile japonais Mitsubishi Motor rejoint l’alliance franco-japonaise-russe Renault-Nissan-Avtovaz. L’opération se traduit par une prise de participation de 34 % de Mitsubishi Motor par son compatriote Nissan pour 2,18 Md$. Nissan deviendra le plus grand actionnaire du constructeur japonais, devant le groupe Mitsubishi, qui en détient environ 22 %. En raison des irrégularités des émissions truquées dévoilées le mois dernier, la capitalisation boursière de Mitsubishi Motor a vaporisé environ 3 Md$, son cours a perdu environ 50 %. Les relations actionnariales entre Renault et Nissan ne seront pas affectées par cette opération. Pour rappel, Renault détient 43 % de Nissan dans le cadre d'une alliance nouée en 1999. La nouvelle alliance, qui groupe Renault, le roumain Dacia, le russe Avtovaz et les deux japonais Nissan et Mitsubishi, représente une vente de 9,3 millions exemplaires par an, sur les talons de Toyota, Volkswagen et General Motors (GM).

Bonne semaine à tous.

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