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Bulletin Hebdo Asie : Punch, Casino Vietnam, Anbang, BBVA...


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Chronique Asie, CFNEWS

L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?

 

- Les Deals -

Automobile : Punch Powertrain / Yin Yi (Belgique / Chine)

Punch Powertrain, fabricant belge de systèmes TVC pour les véhicules hybrides de 326 M€ de chiffre d’affaires, est valorisé environ 1 Md€ par le conglomérat privé Yin Yi de 7,6 Md€ de revenus. Plusieurs fonds belges dont Gimv et le chinois New Horizon, sortent (lire aussi : Punch Powertrain bat pavillon chinois).

Distribution : Casino Vietnam (Vietnam)

Après la vente de ses activités en Thaïlande (Big C) pour 3,1 Md€, Casino a reçu des offres valorisant celles au Vietnam, dont certaines dépassent le milliard d’euros. Les prétendants comprennent le thaïlandais Central Group, le sud-coréen Lotte, le nippon Aeon, le vietnamien Masan Group, ou encore le repreneur de Big C Thaïlande TCC Group, dont TCC, Aeon et Lotte tablent, selon le WSJ, sur 1,1 Md$. Les offres fermes sont attendues à la mi-avril. Les activités vietnamiennes de Casino, sous marque déjà cédée Big C, ont réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 586 M€, en hausse de 18,8 %. Les analyses estiment une valorisation entre 800 M$ et 1 Md$.

Pour rappel, en décembre dernier, Casino avait été attaqué par l'activiste américain Muddy Waters avec une estimation de surendettement et de détérioration des performances, notamment au Brésil. Le titre Casino avait perdu 44 % à environ 30 € en janvier dernier contre presque 50 € avant l'attaque. Par ailleurs, l’agence S&P avait également menacé de baisser ses notes de crédit pour cause de forte dégradation des résultats. Casino a ainsi engagé dans un vaste plan de cession. Il a déjà encaissé 3,1 Md€ avec la cession de 59 % du capital de Big C Thaïlande. Si le montant de 1,1 M$ de cession d’activités vietnamiennes est confirmé, il pourra ainsi atteindre et même dépasser son objectif de désendettement de 4 Md€ annoncé pour 2016.

Hôtellerie : Anbang / Strategic Hotels (Chine / Etats-Unis)

Propriétaire de l’hôtel de luxe newyorkais Waldorf Astoria, l'assureur chinois Anbang devrait racheter pour 6,5 Md$ l’opérateur américain des hôtels de luxe Strategic Hotels & Resorts au fonds Blackstone. Ce dernier l'avait acquis il y a seulement trois mois pour 6 Md$. L’opération intervient dans un contexte où les places financières asiatiques, notamment les bourses chinoises, sont secouées par des craintes sur la croissance ralentie dans la région. Strategic Hotels & Resorts exploite près de 20 établissements, dont Hotel del Coronado, JW Marriott Essex House Hotel, Four Seasons Washington, D.C, Westin St. Francis, ou encore Ritz-Carlton Laguna Niguel. Possédant déjà l’assureur belge Fidea et la banque Delta Lloyd Bank Belgique, Anbang avait déboursé en novembre dernier 1,57 Md$ pour s’emparer de son homologue américain Fidelity & Guaranty. Il avait également tenté d’acquérir l’une des plus importantes banques au Portugal, Novo Banco, mais la transaction n’a pas pu aboutir en raison de l’opposition politique du pays.

Hôtellerie: Anbang / Starwood (Chine / Etats-Unis)

Le chinois Anbang envisage aussi d'acquérir la chaîne américaine d'hôtels Starwood, propriétaire des marques Sheraton, Westin, W, ou encore à Paris, le St Régis. Ce dernier a été déjà convoité par son compatriote Marriott. Le chinois pourrait faire une contre-offre de 13 Md$ en cash, soit 76 $ par action, via un consortium, composé encore des deux structures, l’américain JC Flowers & Co, fondé et dirigé par J. Christopher Flowers, un ancien associé chez Goldman Sachs ; Primavera Capital Group, fondé et présidé par Fred Hu, ex-président de Goldman Sachs en Grande Chine. Pour mémoire, en novembre dernier, Marriott avait fait une offre pour 12,2 Md$ en action et en numéraire à Starwood pour devenir le nouveau leader du secteur, devant Hilton (lire aussi l’article CFNEWS : Marriott et Starwood font chambre commune). Mais en raison du cours, l’offre de Marriott est déjà passée de 72 $ à moins de 65 $ par action, soit un dizaine de dollars de moins par actions que l’offre du groupe pékinois. La cible détient peu de propriétés immobilières mais des marques prestigieuses d’hôtels, ses revenus proviennent principalement de l’exploitation de marques et de la gestion hôtelière.

L’acquéreur chinois Anbang a été fondé en 2004 par Wu Xiao-hui, mari de la petite fille de Deng Xiaoping, qui est généralement considéré comme « timonier » du développement économique de la Chine contemporaine. Avec un effectif de 30 000 personnes reparties entre 3 000 agences en Chine, le groupe chinois Anbang revendique aujourd’hui 62 milliards de yuans sous gestion (9,5 Md$).

Selon Dealogic, les investisseurs chinois ont déjà annoncé cette année 102 Md$ d'investissements cross-border sur deux mois et demi, quasiment équivalent au montant total de l’an dernier, 106 Md$.

Produits & Services industriels : Zoomlion / Terex (Chine / Etats-Unis)

L’équipementier chinois pour BTP, Zoomlion, coté à Shenzhen, relève son OPA à 3,4 Md$ (31 $ par action) pour remporter la totalité de son homologue américain Terex, coté au NYSE. Le mois dernier, il a fait une offre de 3,28 Md$, soit 30 $ par titre (lire aussi : Zoomlion lance une OPA sur Terex), mais la cible envisageait une fusion avec le finlandais Konecranes. La nouvelle rajoute 1 $ comme dividende spéciale aux actionnaires. Terex a répondu en réclamant 32,75 dollars par action afin mettre un terme à son accord de fusion avec Konecranes et se vendre à Zoomlion.

Internet : Shandong Hongda / Jagex (Chine / Angleterre)

Un exploitant minier et sidérurgique privé chinois, Shandong Hongda, entame des discussions pour racheter l’éditeur de jeux britannique Jagex pour 300 M$, selon le Financial Times. L’accord n’est pas encore signé. Fondé en 2001 et basé aujourd’hui à Cambridge et Londres, Jagex est bien connu pour Runescape, un jeu de rôle en ligne multi-joueur, avec environ 200 millions de joueurs inscrits. Cet exemple illustre que les entrepreneurs chinois disposant de capitaux importants sont aujourd'hui en quête d'investissements stables et pérennes sur les marchés matures. Mais est-il convaincant de revendre un éditeur de jeux au groupe minier?

Automobile : Baic / Fujian Benz / Daimler (Chine / Allemagne)

Baic Motor, constructeur automobile chinois coté à Hong Kong, rachète 35 % de la joint-venture de Daimler avec son partenaire chinois Fujian Motor Industry Group. Fondée en 2007, la cible Fujian Benz Automotive fabrique et commercialise les modèles Viano, Vito et Sprinter de Mercedes-Benz sur le marché chinois. Après la transaction, elle sera détenue à 35 % par Baic, 15 % par Fujian Motor Industry Group, 25 % par Daimler et 25 % par le constructeur taïwanais China Motor Corporation. Rappelons que Baic Motor et son partenaire chinois Baic sont en train de travailler sur une possibilité de détention d'actions croisée, Depuis novembre 2013, Daimler est déjà détenteur d'environ 10 % du capital de Baic Motor, ce qui en fait le troisième actionnaire. En novembre dernier, les deux groupes avaient entamé des discussions en vue d'une prise de participation du chinois dans l’allemand, mais l'opération n’est pas concrétisée.

Industries : Mandarin Capital / Marval (Italie / Chine)

Le fonds sino-italien Mandarin Capital Partners prend une participation minoritaire dans Marval, fabricant de pièces de précisions pour le système mécanique pour 19,8 M$ (18 M€). Il injecte 13,2 M$ au capital et apporte 6,6 M$ de financement additionnel. La société italienne fabrique des pièces pour les tracteurs, camionnettes, camions fourgons ou encore les voitures de sport de luxe pour ses clients tels que Fiat et Atlas Copco. Elle a généré l’an dernier environ 50 M€ de revenus, dont la moitié a été contribuée par sa filiale chinoise Changsha Ximai Mechanical Construction. Le dernier investissement de Mandarin Capital remonte en juin dernier, il s’était associé à l’industriel chinois Zoomlion pour acquérir 75 % de l’italien Ladurner Ambiente pour 75 M€.

Logistiques : Cai Niao / Temasek / GIC Private / Khazanah (Chine / Singapour / Malaisie)

Le groupe e-commerce chinois Alibaba affirme que sa plateforme logistique Cai Niao a bouclé un nouveau tour de table auprès de plusieurs fonds : les deux fonds souverains de Singapour Temasek Holdings et GIC Private, le fonds souverain malaisien Khazanah Nasional et le fonds chinois Primavera Capital Group. Alibaba n’a pas souhaité communiquer les détails financiers tels que le montant de ticket et de base de valorisation. Lancée il y a trois ans, Cai Niao Network avait fixé un objectif de levée de 100 milliards de yuans (environ 17 Md€) jusqu’en 2020 afin de construire une plateforme logistique en ligne pour l’e-commerce.

Services Financiers : Bourses de Shanghai et de Londres

Deux opérateurs boursiers Shanghai Stock Exchange et London Stock Exchange ont conclu un accord préliminaire pour une coopération. Les deux groupes ont déjà étudié les transactions, les plateformes, les mécanismes de négociation, les règles de communication et de compensation ou encore les lois des deux pays. L’opération aura pour objectif de construire une plateforme identique à celle connectée les bourses de Shanghai et de Hong Kong. Initialisé en novembre dernier, le projet pourrait être concrétisé l’an prochain. Il pourra, selon des analyses, faciliter davantage la circulation de la devise chinoise Renminbi à travers la bourse londonienne. Par ailleurs, le mois dernier, la bourse londonienne et l’allemande Deutsche Börse ont annoncé leur intention de fusion.

Services financiers : BBVA (Implantation à Shanghai)

La banque espagnole BBVA a reçu l’autorisation de la Commission de régulation bancaire chinoise (CBRC) pour l’ouverture d’une succursale à Shanghai. Jusqu’ici, BBVA n'était présent qu'à Shanghai depuis 2005 via un bureau de représentation. Opérationnelle depuis le mois dernier, cette nouvelle succursale, avec une équipe de 16 personnes, se dédie essentiellement aux activités d’investissement et de financement des entreprises. Présent en Asie depuis plus de 30 ans, BBVA y dispose aujourd’hui de cinq succursales à Hong Kong, Séoul, Singapour, Tokyo et Shanghai, et compte des bureaux de représentation à Beijing, Bombay et Sidney. Il a changé sa stratégie depuis l’an dernier pour ses activités en Chine, en coiffant sa propre marque. Il avait ainsi cédé sa participation dans China Citic Bank et Citic International Financial Holdings (CIFH), en encaissant près de 2,5 Md$ (lire aussi : BBVA déleste en Chine).

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