Si le K-Way est entré dans le dictionnaire en 1995 pour devenir un terme générique désignant les coupe-vent, il a failli disparaître définitivement du paysage il y a vingt ans avant sa reprise par BasicNet, le groupe italien de la famille Boglione, qui a relancé la marque iconique en la transformant en une griffe mode premium. Une métamorphose qui n’a pas échappé à Permira, dont le consumer est un des tropismes sectoriels. « Nous nous intéressons à K-Way depuis trois ans et avons initié des discussions au long cours avec la famille Boglione pour les convaincre de la pertinence de notre partenariat », confie Sebastien Floch, le nouveau responsable de la France chez Permira, qui avait officié chez Temasek à l’époque où l’investisseur singapourien était actionnaire des marques d’outerware de luxe Moncler et Stone Island, et qui verrait bien l’avenir de K-Way comme un « Moncler plus démocratique ».
505 M€ de valorisation
L’investisseur britannique investit un ticket de près de 190 M€ pour détenir 40 % du capital de K-Way, via son fonds Permira Growth Opportunities II, valorisant l’entreprise précisément 505 M€ soit plus de 11 fois l’Ebitda de près de 45 M€ de la marque qui affiche des revenus de près de 150 M€. Le groupe BasicNet, piloté par la famille Boglione, garde la majorité avec 60 % du capital, pour profiter du potentiel de croissance encore important de la belle endormie, qui avait périclité à une dizaine de M€ de revenus au moment de sa reprise il y a 20 ans. Le duo formé par Alessandro et Lorenzo Boglione, artisan de la renaissance de la marque, a su remettre le K-Way dans l’air du temps avec l’innovation technique et le confort qui faisaient défaut à son ancêtre. À la tête d’une centaine de boutiques, la marque revend aussi ses collections chez des partenaires multi-enseignes et a su jouer sur la nostalgie du modèle basique qui a fait son succès dans les années 80, rebaptisé veste Claude en hommage à son inventeur en 1965 Léon Claude Duhamel.
Internationalisation
Mais, à l’inverse de ses concurrents sur le créneau de l’outerware comme Jott, North Face ou Patagonia, K-Way a su développer une gamme plus large. « Le modèle Claude pèse 15 à 20 % du chiffre d’affaires, ce qui fait que la marque n’est pas prisonnière d’un seul produit », assure Sebastien Floch. « Elle est moins soumise à l’effet de saisonnalité également et a développé une gamme de produits d’été », poursuit l’investisseur, qui compte pousser les feux de l’internationalisation de la marque, aujourd’hui principalement vendue en France, en Italie et en Belgique. Pour ce faire, K-Way peut compter sur la force de frappe et l’expertise sectorielle de Permira, qui détient encore notamment dans son portefeuille la marque italienne de sneakers de luxe Golden Goose et reste actionnaire depuis plus d’une décennie de Dr Martens, dont il a orchestré l’IPO en 2021 pour une valorisation de 3,7 Md£, à comparer aux 300 M£ déboursés par le fonds en 2014 pour le rachat de la marque de chaussures punk.